Et aussi en danse
Rachid Ouramdane chorégraphie Sfumato, le 9 [...]
Focus -203-Automne en Normandie
Avec cette création, Pierre Rigal poursuit ses expériences autour d’un « mouvement d’actions » et explore les questions de société avec poésie et humour.
Quel en est le dénominateur commun de vos créations, très différentes les unes des autres ?
Pierre Rigal : Elles sont différentes car les interprètes le sont à chaque fois : des danseurs de hip hop, des musiciens, ou bien ici des danseurs contemporains coréens… Le lien, c’est un rapport au mouvement, qui est plus un mouvement d’actions qu’un mouvement chorégraphique. Il existe aussi une théâtralité puisque, sur scène, ce sont des personnages qui s’intègrent dans une narration, sans qu’il y ait de texte. Quant au sujet, c’est souvent une chose en rapport avec le passé et le futur, avec un côté un peu science-fiction, avec des interrogations sur ce que pourrait être notre futur. Cette création met en scène des sortes de scientifiques qui opèrent des expériences sur une autre population de créatures, celle des danseurs, et qui sont ballottés dans le temps au gré des expériences : dans le passé, le futur, l’enfance, l’âge adulte… Ces scientifiques sont des techniciens ; ils sont costumés et font des actions en lien avec le spectacle du point de vue technique, mais aussi dramaturgique.
Comment avez-vous travaillé avec ces neuf danseurs à Séoul ?
P. R. : Le fait d’avoir des danseurs qui se lancent si volontairement dans l’expérience a été très important. C’est ce que j’ai essayé de déceler dans les auditions : leurs capacités techniques intrinsèques, mais aussi leur capacité à s’amuser dans des situations possibles. Ils ont été très actifs, très joyeux dans ces propositions qui parfois ont été complètement absurdes, ridicules, et parfois le ridicule paye ! Le titre Théâtre des opérations est très lié à la guerre. C’est un va-et-vient entre des situations de conflits, de sérieux, et d’harmonie, de légèreté. L’absurde est un point commun entre l’humour et la guerre. Cette pièce est une sorte d’accélération de la civilisation. Si on accélère une civilisation, on ne voit qu’alternance entre chaos et harmonie.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Rachid Ouramdane chorégraphie Sfumato, le 9 [...]