Aucune idée de Christoph Marthaler
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Focus -291-Le Théâtre national de Nice, coeur battant qui irrigue notre présent
Nicolas Bouchaud, Éric Didry et Véronique Timsit adaptent Un vivant qui passe, dans lequel Claude Lanzmann interroge Maurice Rossel, délégué de la Croix-Rouge qui visita le camp de Theresienstadt en 1944. Sans rien voir…
Pourquoi ce projet ?
Nicolas Bouchaud : C’est le cinquième que nous menons ensemble. Mais cette fois, je ne serai pas seul sur scène, nous serons deux acteurs. Ce spectacle, comme les précédents, est né d’un moment fort vécu face à une œuvre. Tous ces spectacles – c’est évident chez Celan ou chez Bernhard, ça l’est moins, mais c’est présent chez Daney – adaptent des écrivains qui ont construit leur œuvre après la Shoah et en sont imprégnés, même si elle n’en parle pas directement. Voilà foncièrement ce qui m’intéresse : comment, en n’évoquant pas frontalement un événement, on peut mieux le transmettre. Cela interroge aussi le rôle de l’acteur, ce voleur d’expériences qui transmet ce qu’il n’a pas vécu ou ne fait pas partie de son histoire.
Quel est l’objet véritable de ce spectacle ?
N.B. : Sans doute des choses vont-elles affleurer dans l’esprit du spectateur, mais un spectacle n’est pas un discours. Un vivant qui passe n’est pas un spectacle sur la Shoah mais un spectacle qui pose la question de ce que c’est que voir. Maurice Rossel, envoyé à Theresienstadt visiter la mascarade de ghetto modèle mis en scène par les Nazis, rédige un rapport pour dire que tout va bien… En 1975, alors qu’il tourne Shoah, Lanzmann force la porte de Rossel pour l’interroger sur Theresienstadt. Commence une partie de théâtre qui évoque la précédente. Rossel continue de dire, trente ans après, qu’il n’a rien vu. Qu’est-ce que voir ? Qu’est-ce que regarder ? Je jouerai Rossel et Frédéric Noaille jouera Lanzmann. Il y a un vrai affrontement entre les deux, même si parfois tout n’est pas explicite et qu’on apprend plus de choses dans les non-dits. Si nous arrivons à faire résonner ce hors-champ, ce sera une bonne chose…
Propos recueillis par Catherine Robert
Les 2 et 4 mars 2022 à 20h ; le 3 à 19h30.
Tél : 04 93 13 90 90.
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Habitué des mises en scène d’opéra, [...]
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