La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -252-Festival SPRING 2017 / Arts du cirque

UN REGARD SUR LA DIFFÉRENCIATION

UN REGARD SUR LA DIFFÉRENCIATION - Critique sortie Cirque
© Bart Grietens Légende : Alexander Vantournhout.

ENTRETIEN > ALEXANDER VANTOURNHOUT

CRÉATION / PARCOURS D’ARTISTE / ALEXANDER VANTOURNHOUT

Publié le 17 février 2017 - N° 252

Caprices, Aneckxander, Raphaël : pour le « portrait d’artiste » que lui consacre le Festival Spring, l’acrobate et danseur Alexander Vantournhout présente deux solos et un duo. Trois façons de mener une réflexion autour de l’objet.   

Quels liens peut-on établir entre les trois propositions que vous présentez ?

Alexander Vantournhout : Ils ont un premier point commun : ce sont tous les trois des solos, même si Raphaël, en fait, est un faux solo puisqu’il s’agit d’un duo forcé avec Raphaël Billet qui joue le rôle d’un cadavre, d’un homme qui prétend être mort. Même si les esthétiques de ces spectacles sont assez différentes, tous trois explorent un cirque dont l’enjeu est de porter un regard sur quelqu’un qui essaie de se différencier de l’autre.

Sur quoi reposent ces trois différenciations ?

A. V. : Dans Caprices, c’est une différenciation par l’objet, en l’occurrence une roue Cyr, qui devient comme un partenaire. Dans Aneckxander, il s’agit de transformer mon corps en réalisant des choses insolites, notamment avec mon cou, ou avec des orthèses, accessoires qui me permettent de compenser certaines disproportions… Et dans Raphaël, je me confronte à un autre corps de façon extrêmement particulière. Ce spectacle interroge le passage du statut de sujet au statut d’objet. A travers chacune de mes créations, je mène une réflexion autour de l’objet.

« Dans ma démarche, le cirque inclut pleinement la forme chorégraphique. »

Pourriez-vous nous en dire plus sur la relation sujet/objet mise en jeu dans Raphaël ?

A. V. : Dans cette pièce, Raphaël est introduit sur scène en tant qu’objet. Ensuite j’essaie de le bouger dans tous les sens, pour enlever le peu de vie qui peut encore rester chez lui. Ce qui revient à vouloir le rendre encore plus objet, pour ensuite construire une relation particulière qui va de la perversité – puisque je lui fais faire des choses qu’il n’a pas forcément envie de faire, mais auxquelles il n’offre aucune résistance, ou des choses que le spectateur n’a peut-être pas envie de voir – à une forme d’utopie. Cette utopie revient à établir une relation dans laquelle nous serions tous les deux à un niveau strictement égal de la relation sujet/objet.

Quel lien faites-vous, dans vos créations, entre le cirque et la danse ?

A. V. : Dans ma démarche, le cirque inclut pleinement la forme chorégraphique. Ce qui ne veut pas dire qu’il s’agisse de danse. Car la chorégraphie peut se faire sans danseurs. Je crois que le cirque, c’est du mouvement avec quelque chose en plus, souvent de la prouesse ou de la virtuosité.

 

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Caprices, Aneckxander, Raphaël
du vendredi 17 mars 2017 au samedi 25 mars 2017


Caprices, Abbaye du Mont Saint-Michel, le 17 mars 2017 à 20h30. Aneckxander, L’Arsenal à Val de Reuil, le 21 mars à 20h. Raphaël (pour la première fois présenté en France), Cirque-Théâtre d’Elbeuf, le 24 mars à 21h et le 25 mars à 18h.

 

Festival Spring, du 9 mars au 14 avril 2017 en Normandie. Festival organisé par la Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg – Cirque-Théâtre d'Elbeuf. Tél : 02 33 88 43 73.  www.festival-spring.eu

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