La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -274-Biennale de danse du Val~de~Marne

The Great He-Goat, de Nicole Mossoux et Patrick Bonté

The Great He-Goat, de Nicole Mossoux et Patrick Bonté - Critique sortie Danse Rungis THEATRE DE RUNGIS
Patrick Bonté et Nicole Mossoux Crédit : Mikha Wajnrych

Publié le 17 février 2019 - N° 274

Fidèles de la Biennale, Nicole Mossoux et Patrick Bonté reviennent avec une toute nouvelle création inspirée de Goya.

« Nous nous laissons inspirer, aspirer par le tableau de Goya. »

La peinture de Goya est-elle le point de départ de cette nouvelle pièce ?

Nicole Mossoux : L’idée de cette pièce vient en effet du choc émotionnel ressenti face au tableau The Great He-Goat, qui offre son nom au spectacle, et auquel nous avons eu envie de donner vie en le mettant en scène, en image et en son. À l’heure où il réalise ce qu’on appelle les Peintures noires, Goya est devenu sourd. En voyant ce tableau, qui représente un sabbat de sorcières, nous nous sommes d’abord demandé comment il allait sonner. Nous avons rassemblé dix adultes et une jeune enfant et avons fait, avec Jean Fürst, une recherche vocale. Progressivement, nous nous sommes promenés dans toutes les époques de Goya, nous demandant quelle mémoire auditive il pouvait avoir, s’il avait entendu des seguidillas, dansé des jotas. La quarantaine de personnages présents dans The Great He-Goat, nous a, quant à elle, amené à démultiplier les interprètes en utilisant la marionnette.

Patrick Bonté : Dans tous nos spectacles, l’enjeu est de trouver un langage particulier qui corresponde au propos que nous avons envie de défendre. Si le rapport à l’image et l’utilisation de la marionnette ont été assez présents dans tout ce que nous avons fait, c’est la première fois que nous mélangeons ces deux dimensions.

Dans Les dernières hallucinations de Cranach l’Ancien, vos personnages apparaissent comme encadrés. Comment traitez-vous de l’aspect pictural dans The Great He-Goat ?

P. B. : Avec Cranach l’Ancien, nous voulions servir l’idée du tableau vivant. Ici, c’est un autre type de projection fantasmatique. Nous nous laissons inspirer, aspirer par le tableau de Goya.

N. M. : Nous nous sommes demandé comment se laisser emmener dans les fantasmagories du tableau. Nous avons mis en scène des gardiens de musée qui, après un problème informatique entraînant la fermeture des grilles, s’y retrouvent enfermés pour la nuit. Ils sont alors pris en traître par un monde qui, malgré eux, commence à les envahir. D’abord happés par le tableau, ses couleurs, ses costumes, ils se mettent à ressentir les humeurs, la violence de l’époque.

 

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

The Great He-Goat, de Nicole Mossoux et Patrick Bonté
du vendredi 22 mars 2019 au vendredi 22 mars 2019
THEATRE DE RUNGIS
1 Place du Général de Gaulle, 94150 Rungis

à 20h30.

Théâtre de Chatillon, le 26 mars à 20h30.

 

Biennale de danse du Val-de-Marne.

Du 21 mars au 19 avril 2019.

Billetterie à La Briqueterie

17 rue Robert Degert, 94407 Vitry-sur-Seine.

Tél : 01 46 86 70 70.

Programmation complète sur www.alabriqueterie.com

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