Algérie, Cambodge, Cameroun : mise à l’honneur d’une danse qui circule et qui parle des mondes qu’elle traverse.
Le TARMAC est l’un des seuls lieux culturels français qui propose des séries de spectacles de danse durant trois semaines. A l’heure où la plupart des théâtres rechignent à programmer un spectacle plus d’un ou deux soirs, ce choix courageux mérite d’être signalé : il permet aux compagnies d’entrer réellement en relation avec le lieu qui les accueille et son environnement, aux pièces de mûrir, au bouche à oreille de fonctionner… Autant de mécanismes qui manquent cruellement au monde de la danse. Cette démarche est d’autant plus louable qu’elle ne repose pas sur la programmation de chorégraphes connus de tous, dont le seul nom garantirait le succès de l’opération, mais nous invite à découvrir les recherches de trois jeunes chorégraphes-interprètes.
Danses de voyages
La soirée Tête à tête se composera de trois soli. D’abord Miroirs de l’âme, de et par Karim Amghar. Originaire d’Algérie, ce jeune chorégraphe aborde de front les épreuves qui font que l’on parvient à l’ « âge d’homme ». On découvrira ensuite Apsara : jeune chorégraphe d’origine cambodgienne, Yiphun Chiem invente un voyage imaginaire et corporel, dans lequel la break dance rencontre la danse traditionnelle cambodgienne, les musiques traditionnelles du sud-est asiatique. La soirée se terminera avec Le dernier Survivant de la caravane de Bouba Landrille Tchouda, qui s’inspire du romancier centrafricain Etienne Goyémidé. Accompagné par les rythmes pygmées, le danseur camerounais évoque la traite, la traque, mais aussi la résistance. Une histoire de l’Afrique, quand le corps contraint se rebelle.
Marie Chavanieux
Tête à tête, chorégraphies de Karim Amghar, Yiphum Chiem, Bouba Landrille Tchouda. Du 22 avril au 10 mai 2008. Du mardi au vendredi à 20h ; le samedi à 16h et 20h.