Stéphane Fiévet, directeur du Centre national du Théâtre

« Ecrire pour le théâtre est complexe, car on fait œuvre littéraire et œuvre de théâtre. Comment faire en sorte que la scène construise un espace supplémentaire, un autre monde, quand l’œuvre littéraire commence sa deuxième vie sur le plateau ? Telle est la difficile équation que tente de résoudre l’auteur de théâtre. Le Grand Prix de littérature dramatique est un prix indispensable à la reconnaissance des auteurs, mais aussi au soutien qu’il faut apporter aux éditeurs qui osent publier du théâtre. Le livre est nécessaire à la vitalité de l’art dramatique. Il précède et il prolonge les spectacles. Le Grand Prix de littérature dramatique, au-delà du coup de projecteur sur un auteur et sur un texte, manifeste le lien indéfectible qui unit l’écrit et le théâtre.

Constituer un répertoire théâtral

Ce prix témoigne également du rôle essentiel que joue l’édition dans la circulation des œuvres et dans la constitution d’un répertoire théâtral. Il est un acte symbolique qui nous rappelle que le travail de la langue n’est ni moins moderne ni « moins tendance » que le fait de dire le monde par l’image. A ce titre, il fait partie de la famille des prix littéraires. Je souhaite que le lien s’affermisse encore davantage entre les textes et les metteurs en scène, que les œuvres contemporaines occupent les plateaux et rencontrent le public. Le Grand Prix doit faire rayonner la littérature dramatique francophone et en favoriser la traduction. Il constitue, pour le Centre national du théâtre, un élément essentiel de sa mission d’accompagnement et de promotion des auteurs. »

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat

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