Sandra Neuveut présente la 22ème édition de la Biennale de danse du Val-de-Marne : toute la vitalité artistique des femmes et des Suds

« Je m’inscris dans la continuité d’un dispositif puisque c’est une Biennale qui poursuit sa co-construction avec 25 théâtres et villes partenaires, disséminés sur tout le territoire du Val-de-Marne, dans une grande pluralité géographique et de publics. Je présente moins de projets que précédemment car j’ai favorisé une autre dynamique : leur inscription dans différents lieux ou la présentation de plusieurs œuvres d’un même artiste, ce qui est une manière de veiller à une meilleure soutenabilité de notre secteur. Sur le plan artistique, j’ai voulu que cette édition associe mémoire et création. Nous y accueillons des pièces historiques comme Dance de Lucinda Childs ou Necesito de Dominique Bagouet aux côtés de créations d’aujourd’hui.

Une Biennale féminine et internationale

Je porte une attention particulière à la parité, à la diversité, mais les invitations pour cette édition ont été lancées sans que je me fixe d’objectif particulier. Il y a aujourd’hui un grand dynamisme des propositions portées par les femmes, et tant mieux ! Je suis attentive à ce que celles-ci ne soient pas reléguées uniquement aux petits plateaux, aux petites formes, ce qui est trop souvent le cas. Cette Biennale met aussi à l’honneur les Suds et leur grande vitalité artistique. Nous accueillons Nadia Beugré, qui est installée en France mais retourne régulièrement en Côte d’Ivoire. Les interprètes de la création Filles-Pétroles sont des danseuses de son quartier à Abidjan. Originaire du Brésil, Volmir Cordeiro lui aussi habite en France mais rassemble une constellation d’artistes venus d’Amérique Latine. Ces chorégraphes sont dans des dynamiques de circulation et de rassemblement que j’aime beaucoup. Aina Alegre, qui vit entre la France et Barcelone, travaille à This is not « an act of love & resistance » avec quatre musiciennes catalanes. Nous présentons aussi trois projets de chorégraphes implantés au Portugal : Marco da Silva Ferreira, Tânia Carvalho et Jonas&Lander. »

Propos recueillis par Delphine Baffour