Chaillot Expérience #1 : #OnDanseChezVous, rencontre avec Mehdi Kerkouche
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Après avoir triomphé à Montpellier danse avec Annonciation / Torpeur / Noces, Angelin Preljocaj se projette déjà sur sa prochaine création Requiems qu’il dévoilera au printemps prochain dans le cadre de la saison hors les murs de Chaillot.
D’où est venu votre désir de chorégraphier sur des requiems ?
Angelin Preljocaj : C’est une envie que j’ai depuis longtemps. J’ai toujours de nombreux projets en attente mais il se trouve que j’ai perdu cette année plusieurs êtres chers, dont mon père, et j’ai pensé que c’était le moment de m’atteler à celui-ci. Je suis beaucoup allé au cimetière récemment et j’y ai remarqué plusieurs choses. D’abord que ce n’est pas toujours triste, parce qu’après la cérémonie on se retrouve et on appréhende de façon beaucoup plus intense le miracle de la vie. Nous sommes vivants et c’est incroyable ! Je voudrais que ce sentiment très fort traverse ce projet. Il y a aussi des moments d’humour, on se met à rire et ce sont les lames de fond de la vie qui remontent à la surface, qui nous portent à nouveau alors qu’on croyait être tout au fond de la vague. J’aimerais mettre tout cela en mouvement et réinterroger les corps avec ces impressions, trouver comme toujours une écriture spécifique. Parce que je me rends compte que chaque thème engendre son écriture et c’est ce qui m’intéresse. Quelle vont être la grammaire, l’écriture associée au requiem, à l’idée de disparition si prégnante dans notre époque, notamment à cause de la crise écologique ?
Avez-vous déjà choisi les musiques ?
A.P. : Non pas encore. J’en ai sélectionné plusieurs et il va falloir que je fasse des choix. À chaque fois que j’entends les Requiem de Mozart (que j’éviterai sûrement parce que trop connu), de Ligeti, de Fauré ou de beaucoup d’autres je me dis que c’est d’une beauté remarquable, d’une grande puissance spirituelle. On retrouve dans chacun d’entre eux le même type d’émotion et pourtant ils sont tous particuliers, révélant la sensibilité de leur compositeur. Mais je n’exclus pas qu’il y ait aussi des créations.
Prévoyez-vous pour ce projet, comme souvent, des collaborations avec d’autres artistes ?
A.P. : Il est encore un peu tôt pour le dire. Mais quoiqu’il en soit je suis dans la démarche, comme je l’ai fait pour Mythologies, de recycler des choses existantes. Avant de commencer la création j’avais demandé à l’Opéra de Bordeaux de me montrer les décors qu’ils avaient en stock. J’ai notamment récupéré de très belles toiles de fond que j’ai fait repeindre en noir et blanc. Pour Requiems je vais regarder ce que nous avons au Ballet ou essayer de trouver des collaborations avec des Opéras, peut-être avec le Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence avec lequel nous avons un très bon contact. C’est à la fois une manière de concrétiser l’idée de palimpseste, de réécrire sur le même parchemin, mais aussi une démarche écologique.
Propos recueillis par Delphine Baffour
du mardi au vendredi à 20h, samedi à 18h, dimanche à 16h.
Chaillot-Théâtre national de la Danse
1 place du Trocadéro, 75016 Paris.
Tél. 01 53 65 30 00.
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