Rencontre Alexandros Markeas

Publié le 10 novembre 2006 - N° 142

Compositeur en résidence à la Péniche Opéra, Alexandros Markeas propose sa
dernière création : Le Chant quotidien, sur des poèmes de Ghérasim Lucas,
avec Paul-Alexandre Dubois et l’Ensemble 2E2M.

« Le compositeur est un faiseur de spectacle. »

Le Chant quotidien mêle poésie, chorégraphie, voix et instruments.
Comment définiriez-vous cette ?uvre ?

Alexandros Markeas : Le Chant quotidien est à la limite entre le
récital et le théâtre musical. Mais je tiens à affirmer que c’est véritablement
un cycle de mélodies. Mon écriture musicale se rattache à cette tradition qui se
construit dans un rapport étroit entre le compositeur et le poète.

Qu?est-ce qui vous a séduit dans les vers du poète roumain Ghérasim Lucas ?

A. M. : Ghérasim Lucas ne s’est pas cantonné à écrire des poèmes, mais
s’est aussi interrogé sur la façon de les déclamer. C’est le précurseur du slam !
Son travail sur la langue correspond à mes recherches autour du rythme.

Quelle esthétique musicale avez-vous développée dans Le Chant quotidien ?

A. M. : J’épouse une esthétique qui emprunte beaucoup à la variété. Par
ailleurs, je confronte mon expérience artistique aux technologies du quotidien.
Dans Le Chant quotidien, il y a ainsi un dialogue entre le chanteur
soliste et son double, qui apparaît sur des écrans. Cet aspect de vidéo-miroir
renvoie clairement au système de la Star Ac’. Pour moi, le compositeur est un
faiseur de spectacle.

Quelle place prend cette création dans votre résidence à la Péniche Opéra ?

A. M. : C’est un travail très important. La Péniche est une structure qui
permet d’expérimenter les formes. Je crois plus à ces lieux où tout le monde se
connaît qu’aux grosses maisons bien plus complexes dans leur fonctionnement.
Dans un an, je projette d’écrire pour la Péniche un opéra sur Elia Kazan.

Propos recueillis par Antoine Pecqueur

Les 12, 19, 26 mars et 2 avril à 20h30. Places : 17 ?.