Mensonges et quiproquos amoureux
Un homme hypnotise son épouse pour pouvoir [...]
Focus -202-Théâtre de l’Ouest Parisien
Gilbert Désveaux revisite The Importance of being Earnest, d’Oscar Wilde, dans une mise en scène cherchant à provoquer un rire foncièrement critique.
Wilde apparaît-il aujourd’hui comme un auteur à redécouvrir ?
Gilbert Désveaux : En France, sa notoriété est paradoxale : il est reconnu comme romancier, mais son théâtre est un peu laissé de côté, ou réservé au théâtre privé. Car le théâtre public a souvent plus de facilité à réfléchir qu’à rire. Peut-être se passera-t-il pour Wilde ce qui s’est passé pour Feydeau, il y a vingt ans, lorsqu’une nouvelle génération de metteurs en scène s’est approprié cet auteur. A part Salomé, qui est une tragédie, Wilde a écrit quatre comédies. L’Importance d’être sérieux est son chef-d’œuvre absolu.
Comment mettez-vous en scène cette pièce ?
G. D. : Wilde la situe dans l’Angleterre victorienne et puritaine de 1895. On ne peut pas transposer la pièce aujourd’hui, car la société qu’il décrit (la grande aristocratie européenne qui vit de ses rentes) a disparu.
Sans faire un spectacle en forme de musée, je veux explorer l’inconscient de cette époque. Wilde était à la fois dans et hors de ce monde. Son succès était considérable, et en même temps, c’était un marginal, un excentrique.
Comment traiter la dimension comique de L’Importance d’être sérieux ?
G. D. : Je veux justement honorer cette dimension. On doit rire, car c’est écrit pour ça ! Et en même temps, il y a une folie, une dinguerie, quelque chose de charnel et de sexuel. Il faut mettre en scène cette chair, ces corps qui s’appellent, ce que le sexe a de scandaleux quand le désir vient bousculer l’ordre du monde. Ça doit être brillant, désopilant, et en même temps contenir une noirceur et une rage qui ne sont pas inoffensives. Il faut un rire qui soit intelligent et critique.
Propos recueillis par Catherine Robert
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