Rebecca Roger Cruz aux Sud à Arles

Il est de tradition que Les Suds fasse place aux artistes en devenir. À l’occasion de sa trentième édition, le festival arlésien ne déroge pas à cette règle, au milieu d’une programmation plutôt fournie en têtes d’affiche : Seu Jorge, Piers Faccini avec Ballaké Sissoko, Salif Keita en solo, le Trio Joubran… On peut aussi prendre date avec le duo inédit entre le poète marocain Walid Ben Selim et le metteur en sons espagnol Raül Refree, dans le cadre de la cour de l’archevêché. Non loin de là, dans la magnifique allée du jardin des Alyscamps, Rebecca Roger Cruz se produit elle aussi dans ce que le festival nomme à juste titre les « Moments précieux ».

Sans étiquette et avec éthique

Installée à Lyon, la chanteuse et percussionniste dont l’histoire débute à Caracas pourra ici faire résonner au plus juste le répertoire de Rio ábájo, son premier album paru au printemps sous son seul nom. Son univers invoque aussi bien le baroque que le rock, évoque le flamenco comme le jazz, convoque rites ancestraux comme hymnes populaires… Sa voix se déploie sous de multiples atours : elle peut rappeler les chants d’oiseaux comme se faire porte-parole poétique, soutenue par Sylvain Rabourdin (violon), Léonore Grollemund (violoncelle), Léna Aubert (contrebasse), Juri Caneiro (percussions), quatre complices au diapason de son horizon esthétique.

Jacques Denis