Raphaële Lannadère et sa pop folk en tranches de vie

La musicalité de Raphaële Lannadère est mélodieuse, suave, gorgée de pauses et d’arpèges. Son phrasé a quelque chose d’enfantin tout en étant très contrôlé : chaque consonne, chaque syllabe résonne autant que le sens global. Au fur et à mesure des albums, celle qui fut “L” avant de retrouver son patronyme semble avoir fondu les certitudes en même temps que les contours de sa voix, une voix aujourd’hui peut-être volontairement moins précise, moins évidente, plus arrondie, toujours fascinante.

Des chansons saynètes qui racontent le féminin

Nourrie ces dernières années de collaborations avec Sandra Nkaké, Jeanne Added, Estelle Meyer ou Thomas Jolly, c’est aux côtés du musicien et arrangeur – et compagnon de vie –  Antoine Montgaudon qu’elle signe l’EP À Travers (L est au bois, 2024). Avec des textes déclinant la motivation, la joie brute, la force existentielle, l’opus brosse des tableaux de femmes à un tournant clef, des tranches de vie, des tranches d’être. Des tableaux que l’on retrouvera sur scène avec un dispositif d’installations et vidéos de Constance Guisset, dans une scénographie d’Anne Sophie Bérand où les images ont autant d’importance que les sons.

Vanessa Fara