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Focus -285-Festival de Saint-Denis : une édition 2020 très relevée

Place à l’excellence et à la découverte

Place à l’excellence et à la découverte - Critique sortie Classique / Opéra saint denis LEGION D’HONNEUR
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Entretien Nathalie Rappaport

Publié le 19 février 2020 - N° 285

La directrice du Festival de Saint-Denis explique sa programmation 2020.

Quelle couleur avez-vous souhaité donner à cette nouvelle édition du Festival ?

Nathalie Rappaport : « Grand répertoire et grands interprètes classiques », c’est la première description du Festival qui vient en général à l’esprit ! J’ai souhaité que cette édition ne déroge pas à cette règle. Toujours dans le cadre exceptionnel de la Basilique de Saint-Denis et de la Légion d‘Honneur. Mais le Festival est d’abord ouvert à tous, à toutes les sensibilités. Sa programmation fait aussi la part belle aux jeunes artistes, à la création, aux autres esthétiques telles que les musiques du monde, la pop ou le jazz.

Vous insistez sur la place des femmes dans cette édition…

Nathalie Rappaport : Les femmes ont longtemps été cantonnées aux rôles d’interprètes ; rares sont celles qui sont parvenues – souvent au prix de grands sacrifices dans leur vie personnelle – à être des créatrices à part entière, compositrice, directrice artistique ou cheffe d’orchestre. Les temps changent et désormais les talents féminins sont nombreux, affirmés et épanouis. Il me semble indispensable de les mettre en valeur. C’est pourquoi j’ai beaucoup de plaisir à présenter pour cette édition 2020 cinq femmes qui s’imposent dans le monde musical aujourd’hui : Barbara Hannigan, Karina Canellakis, Marie Jacquot, Lucienne Renaudin-Vary et Angélique Kidjo.

« Désormais les talents féminins sont nombreux, affirmés et épanouis. »

Quel rôle joue le Festival Métis dans la programmation globale du festival ?

Nathalie Rappaport : Depuis plus de 15 ans, le volet Métis du Festival de Saint-Denis représente, pour un public éloigné de la musique classique, une première étape dans la découverte de cette tradition musicale. Autour d’une thématique en liaison avec un instrument ou une zone géographique – cette année le continent africain-, Métis permet une approche décomplexée de la pratique du concert dans des lieux familiers et une atmosphère chaleureuse. La rencontre entre musiciens du monde et musiciens classiques est l’occasion d’un décloisonnement des traditions musicales dans le respect de leurs différences ; la musique classique occidentale étant abordée comme une tradition parmi d’autres, cela facilite la naissance d’une émotion musicale commune et incite à la découverte.

L’histoire et l’identité du Festival sont vraiment liées à l’invitation de « grands chefs ». Comment abordez-vous cet enjeu ?

Nathalie Rappaport : L’identité du Festival – qui tient en grande partie à l’immensité de la Basilique qui l’accueille – est en effet liée aux grands chefs qui ont marqué son histoire depuis plus de 50 ans maintenant. Mais avant de devenir des légendes vivantes, ces grands chefs sont souvent venus diriger à Saint-Denis à leurs débuts, alors qu’ils étaient tout jeunes ou au début de leur maturité artistique – tels Riccardo Muti venu dès 1982 ou encore Esa-Pekka Salonen dès 1985. Poursuivre cette tradition et accompagner les nouvelles personnalités de la direction en faisant le pari que certaines d’entre elles seront les légendes vivantes de demain est donc, chaque année, un des enjeux principaux dans la programmation du Festival.

 

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec

A propos de l'événement

Festival de Saint-Denis,
du mardi 2 juin 2020 au lundi 6 juillet 2020
LEGION D’HONNEUR
16 rue de la Légion d’Honneur, 93200 Saint-Denis.

Tél : 01 48 13 06 07.

festival-saint-denis.com

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