Et aussi en théâtre
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Focus -203-Automne en Normandie
Le père de la musique concrète est à l’affiche d’une création musicale et d’un spectacle chorégraphique.
Pierre Henry est un magicien des sons. Avec ses machines électroniques, il crée un univers onirique peuplé des murmures de la nature, des bruits de la ville, des sons des contrées lointaines… Cet ancien élève de Nadia Boulanger et d’Olivier Messiaen n’hésite pas non plus à revisiter le grand répertoire symphonique ou lyrique, sans jamais tomber dans le pastiche. Pour l’auditeur, chaque œuvre d’Henry est un véritable « trip ». En décembre, le pionnier de la musique concrète fêtera ses quatre-vingt-cinq ans. Quelques jours auparavant, on le retrouve à deux reprises à Automne en Normandie. Dans un registre purement musical, le Festival reprend Le Fil de la vie, une œuvre-somme, de plus d’une heure, que certains qualifieront de testament. Tout y est : timbres minimalistes, déferlante rythmique… Sa musique, qui séduit à la fois les amateurs de techno et les geeks de musique contemporaine, ne se laisse enfermer dans aucune case. Une indépendance militante, propice aux rencontres artistiques.
Textures aériennes
Pierre Henry, qui a travaillé à de multiples reprises avec Maurice Béjart, a toujours été particulièrement ouvert au monde de la danse. Sa musique a été reprise par Georges Balanchine, Carolyn Carlson, Merce Cunningham ou encore Maguy Marin. On se réjouit donc de découvrir la nouvelle chorégraphie de Mié Coquempot, intitulé PH, en hommage à Pierre Henry bien sûr, mais également en référence à l’unité de mesure de la lumière. Un mariage prometteur, au gré de trois œuvres d’Henry : Envol, Empreintes et Grande Toccata. Textures aériennes, rythmes telluriques et puissance contrapuntique. L’abstraction du langage chorégraphique de Mié Coquempot, à la fois architecturé et sensuel, trouve un écho dans les constructions sonores de Pierre Henry.
Antoine Pecqueur