Mathieu Bauer aime faire théâtre d’éléments disparates : quand glaner devient de l’art

« J’aime l’idée de glaner : tendresse pour le film d’Agnès Varda et goût pour l’arte povera. J’aime dire que je suis un promeneur plus qu’un marcheur. Le marcheur convoite les sommets, comme Shakespeare. Moi, je vais à la cueillette aux champignons, avec leurs réseaux souterrains invisibles qui m’entraîneront je ne sais où. Partir d’éléments divers, épars, faire théâtre de tout, pour reprendre Vitez, a toujours été dans l’ADN de la compagnie fondée avec Sylvain Cartigny. Ce mois de CoOP en témoigne, à travers tout d’abord nos productions. Femme Capital est tiré d’un essai et portrait consacré à la papesse du néo-libéralisme, Ayn Rand, qu’on connaît peu en France. Pour Hymnes en jeu, nous avons proposé à des musiciens d’horizons très variés de composer des musiques sur des hymnes du monde entier, pour un spectacle qui, comme le précédent, mêle théâtre et musique.

Faire la fête

Les créations de nos amis invités suivent la même philosophie du disparate et des collages. Les étudiants d’Artec proposeront 2 jours de petites formes en tous genres et à la marge. En ce moment, on n’a pas trop envie de faire la fête et pourtant on en a besoin. Alors les frères Martel feront résonner leur mélange de rockabilly et de chansons mexicaines. Vaslav proposera un cabaret efféminé parcourant la musique pop de Nirvana à Barbara. Et on terminera le 25 novembre avec une grande soirée feu d’artifice. En première partie notre spectacle Face A, Face B, d’écriture musicale en cut up à partir d’échantillons sonores en tous genres : avions, animaux, cours d’escrime… Puis le concert de Katchakine, duo électro pop français, avec Clémence Jeanguillaume qui a la folie et la présence scénique d’une Catherine Ringer !

Propos recueillis par Eric Demey