Marie Chouinard transfigure nos héritages

Temps fort exceptionnel de cette Biennale, la création pour dix danseurs  Jérôme Bosch : Le Jardin des délices (1505), s’adosse à l’extraordinaire triptyque du peintre néerlandais, exposé en fond de scène, et se déploie en trois actes contrastés où transparaissent toute la fantaisie et l’humour du peintre. Du Paradis d’avant la chute à une humanité en proie au chaos, Marie Chouinard imagine une chorégraphie fiévreuse, limpide et énergique inspirée par le foisonnement des gestes, qu’elle prolonge avec jubilation. Elle propose aussi Prélude à l’après-midi d’un faune (1994) et Le Sacre du printemps (1993), oeuvres phares qui revisitent deux monuments de la danse créés par Nijinski. Un solo troublant et un Sacre vigoureux et puissant. Et elle invite à une conférence dansée à propos des souvenirs liés aux corps des danseurs. Une artiste qui conjugue merveilleusement maîtrise et imagination !

Agnès Santi