Marianne Piketty en concert avec « Vivaldi L’âge d’or »

En créant son propre ensemble en 2013, Le Concert Idéal, la violoniste Marianne Piketty s’est offert un outil artistique au service de son indépendance artistique mais aussi de sa vitalité créative. Cet ensemble à géométrie variable de solistes et chambristes internationaux joue et gagne depuis en faisant le choix d’explorations tous azimuts, de Hildegarde de Bingen à Philippe Hersant (à qui la violoniste a même passé une commande dans un précédent programme, L’Heure Bleue, qui continue de tourner…), et de mises en  relation fructueuses avec la littérature, le théâtre et la danse. « Le Concert Idéal offre un espace de liberté, d’échange et d’émulation : il ouvre la voie à une grande inventivité dans l’interprétation »  confirme Marianne Piketty dont il faut se souvenir qu’elle fut l’élève de Yehudi Menuhin et Itzhak Perlman. Son dernier programme en date, « Vivaldi : l’âge d’or », a connu un accueil remarquable l’été dernier lors du Festival Avignon, succès prolongé par la sortie du disque fin septembre chez Evidence Classics.

Bain musical à Venise

Comme toujours dans les prestations du Concert Idéal, Marianne Piketty emmène ses musiciens et le public dans une proposition scénique qui tient plutôt du spectacle ou de la performance que du concert classique traditionnel.  « Vivaldi : l’âge d’or » dont le programme s’offre le luxe de la découverte d’inédits de Vivaldi – très bien entouré d’autres grands compositeurs vénitiens  (Ziani, Strozzi, Turini, Gallo) – est mis en scène et en mouvement par Olivier Fourés, musicologue et chorégraphe. Dans ce projet, il a souhaité se référer à la tradition vénitienne de la polychoralité, « c’est-à-dire la division des chœurs et orchestres dans différentes zones autour de l’audience. La mise en espace d’un programme vénitien est, d’une certaine manière, une condition essentielle pour goûter pleinement son esprit musical » affirme-t-il.

Jean Lukas