La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -270-ARTCENA ~ Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre

Littérature dramatique

Cette année, la sélection finale du Grand Prix de Littérature dramatique a mis à l’honneur cinq textes partageant la noirceur et le rythme syncopé que la société moderne impose à la langue, comme aux existences écorchées de nos contemporains.

Les huit textes finalistes
Gros plan

Publié le 19 octobre 2018 - N° 270

Cette année, la sélection finale du Grand Prix de Littérature dramatique a mis à l’honneur cinq textes partageant la noirceur et le rythme syncopé que la société moderne impose à la langue, comme aux existences écorchées de nos contemporains.

Quand toute la ville est sur le trottoir d’en face de Jean Cagnard interroge de ses mots percutants la manière dont la toxicomanie déforme l’existence et le rapport à l’autre (Editions Espaces 34). Aphrodisia de Christophe Pellet (L’Arche Editeur) dépeint les atermoiements des attachements humains au sein d’un monde où les relations virtuelles anesthésient les individus. Berlin sequenz de Manuel Antonio Pereira (Editions Espaces 34) donne la parole aux dépossédés de la vie et questionne la résistance collective au système. Poings de Pauline Peyrade (Les Solitaires Intempestifs) suit les étapes d’une histoire d’amour toxique à laquelle l’héroïne tente d’échapper. Mayday de Dorothée Zumstein (Editions Quartett) peint l’effroyable destin d’une petite fille devenue assassin.

Grand théâtre du monde

Ces cinq textes puissants, virulents et parfois violents, n’hésitent pas à user d’une langue crue, à la hauteur d’épouvante de la vie de leurs personnages. Si les règles classiques de la dramaturgie offrent de longs monologues à la douleur de ces individus qui se débattent pour trouver ou retrouver la lumière qui pourrait les guider, les écritures vont souvent staccato. Elles jouent des ruptures temporelles et spatiales, ainsi que du vertige d’une conscience aux prises avec son propre éclatement. Litanies, écritures qui convoquent ou appellent la musique, subtil travail de l’adresse… A travers ces portraits de subjectivités en miettes, ces oratorios modernes aux récitatifs acérés et à la choralité bouillonnante, le théâtre se fait le miroir de nos identités complexes et morcelées.

 

Catherine Robert.

A propos de l'événement

ARTCENA - Centre national des arts du cirque - de la rue et du théâtre.
68 rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris

Tél. 01 55 28 10 10. www.artcena.fr

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