La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -272-Yves Rousseau

Les mondes musicaux d’Yves Rousseau voient les choses en large

Du duo à une œuvre pour saxophone et chœur mixtes mobilisant 18 interprètes, les mondes musicaux d’Yves Rousseau voient les choses en large.

Publié le 22 décembre 2018 - N° 272

Du duo à une œuvre pour saxophone et chœur mixtes mobilisant 18 interprètes, les mondes musicaux d’Yves Rousseau voient les choses en large.

« Continuum », le duo qui met en jeu le saxophone de Jean-Marc Larché et la contrebasse d’Yves Rousseau, semble réunir deux frères en musique, complices de trente ans d’aventures musicales, unis dans l’appropriation de l’instant. En toute confiance, en toute intimité. La musique est dépouillée, intense, sensible, et surtout libre comme l’air, chantant si le coeur lui en dit un Aria de Bach, avec toujours le goût commun des deux interprètes « pour les formes improvisées totalement ouvertes ».

Autre tandem, autre complicité de longue date : dans « Spirit Dance », Yves Rousseau s’associe au batteur Christophe Marguet pour composer la matière musicale à livrer à un groupe superlatif qui joue avec le feu et prend un plaisir malin à souffler sur les braises : David Chevalier (guitare), Bruno Ruder (piano, claviers), Fabrice Martinez (trompette). De l’amour, du mouvement et du son : un quintet de jazz contemporain tout simplement.

Les mots et la poésie ont souvent inspiré Yves Rousseau : Léo Ferré dans « Poète…vos papiers ! » en 2007, et beaucoup plus récemment dans l’album « Murmures » inspiré par la poésie de François Cheng. Une ballade musicale résolument acoustique autour de la voix d’Anne Le Goff, les percussions à fleur de peau de Keyvan Chemirani, la guitare subtile de Pierrick Hardy et le souffle long comme les jours d’été de Thomas Savy. Entre compositions et improvisations, Yves Rousseau invente des instants suspendus, des mélodies secrètes et des murmures…

De poésie, il en est aussi question, évidemment, dans son « Wanderer Septet », œuvre en six parties. Rousseau, grand amoureux de la mélodie, ne pouvait que succomber à la musique de Schubert, habitée par le chant de l’âme. Il puise en toute liberté dans les chefs-d’œuvre du Viennois (Voyage d’hiver, Symphonie Inachevée, etc.) pour créer une formation instrumentale originale nimbant la voix (parlée ou chantée) de Thierry Péala.

Poésie, encore et toujours, et nouvelle référence au monde de la musique classique, avec « D’Amour et de Folie », une ambitieuse suite pour chœur mixte et saxophone soprano, grande arche conçue sur la poésie de Louise Labé (1524-1566), féministe avant l’heure, avec Jean-Marc Larché en soliste.

 

JLC

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