Dalila Belaza, pour un état de communion
À la recherche d’un état d’être traversé par [...]
Focus -339-Le mécénat Danse de la Caisse des Dépôts rend possible la liberté de la création
Léo Lerus revendique une danse noire et caribéenne, où le gwoka devient moteur de création contemporaine.
« Je suis né en Guadeloupe, là où le gwoka rythme la vie quotidienne. C’est avec cette danse et cette musique que j’ai grandi, avant de partir à treize ans au Conservatoire de Paris me former en danse contemporaine. J’ai ensuite parcouru le monde comme interprète, notamment pour Sharon Eyal et la Batsheva Dance Company, mais toujours avec la conscience de mes spécificités corporelles : une musicalité, une ondulation, un rapport au sol hérités du gwoka. En Israël, qui ignorait tout de cette culture, j’ai compris que cette danse pouvait receler des outils précieux de création contemporaine. Ce qui m’a conforté dans l’idée de ramener cette identité sur les scènes actuelles. J’ai monté ma compagnie en 2011, avec la volonté de proposer une signature noire, caribéenne et guadeloupéenne en danse contemporaine, de créer des ponts avec d’autres cultures postcoloniales.
Inspirations caribéenne et contemporaine
Mes créations, comme Gounouj, (Grenouilles) ont bénéficié du soutien de la Caisse des Dépôts qui, depuis 2025, nous accompagne en tant que compagnie, ce qui nous offre la sérénité nécessaire pour mener un travail de recherche et de diffusion, en Guadeloupe comme à l’international. Ce type d’appui est essentiel pour que la liberté de création s’exerce pleinement, que nos projets puissent voyager. Aujourd’hui, je prépare une nouvelle pièce inspirée d’un proverbe créole : « Pawòl anba fèy pa ka pèd » – les paroles sous les feuilles ne se perdent pas. J’y questionne la force poétique des proverbes, les archétypes de la société antillaise, et j’intègre la langue créole, notamment à travers les textes de la slameuse Dory Selesprika. Huit à dix danseurs donneront corps à ces images, dans une écriture qui poursuit mon désir de faire de la danse un corps musical, de témoigner de la richesse culturelle de la Guadeloupe. »
Propos recueillis par Agnès Izrine
à Pornichet le 9 janvier, Saint-Etienne-du-Rouvray le 2 février, Belfort le 7, Paris les 7 et 8, Quimper les 10 et 11, Saint-Brieuc le 13.
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