S’INSPIRANT DE LA TRAGEDIE SHAKESPEARIENNE, LE THEATRE DAKH DE VLAD TROÏTSKYI CREE UNE REPRESENTATION VISUELLE ET MUSICALE ENVOUTANTE.
L’an dernier au Festival Théâtre en mai, Vlad Troïtskyi dialoguait avec Œdipe. Cette année, son regard contemporain s’inspire librement de la tragédie du Roi Lear, qui détermine le partage de son royaume en mesurant l’amour de ses filles à l’aune de leurs paroles. Le vieux Lear devient ainsi la proie d’une implacable solitude. Fondé à Kiev en 1994 par Vlad Troïtskyi, le théâtre Dakh, niché au pied d’un immeuble dans une ruelle, fait salle comble toute l’année en rassemblant une soixantaine de spectateurs. Expérience esthétique unique, rituel mystérieux et envoûtant, la représentation purement visuelle et musicale, sans parole, conjugue les influences du bunraku japonais avec celles de “l’ethno-chaos band” ukrainien DakhaBrakha. Un voyage spirituel en terra incognita, arpentant des landes inédites qui dénudent l’homme de toute vanité.
A. Santi
Le Roi Lear, Prologue, d’après Shakespeare, mise en scène Vlad Troïtskyi. Les 22, 23 et 24 mai.