Médée de Sénèque, mise en scène de Tommy Milliot
Tommy Milliot met en scène la vengeance [...]
Focus -291-Au uhéâtre de La Criée à Marseille, l'imaginaire en partage
Dans Le Jeu des Ombres, Jean Bellorini marie Valère Novarina et Monteverdi autour de la figure d’Orphée.
« C’est un spectacle qui a été pensé pour la Cour d’honneur d’Avignon et pour être ma première création au TNP à Villeurbanne. Un spectacle hautement symbolique. Je veux y célébrer les noces du théâtre et de la musique. J’ai donc demandé à Valère Novarina d’écrire des variations sur le mythe d’Orphée pour marier son texte avec la musique de l’opéra de Monteverdi. Pourquoi Novarina ? Parce que c’est un des plus grands poètes vivants, à la parole sensée et sensible : une langue profuse, tournoyante, qu’on écoute et qu’on comprend comme une musique sans paroles, avec des fulgurances qui s’impriment tout au fond du cœur.
Le drame de l’incompréhension
Le théâtre, ce n’est pas que de la dénonciation, de l’actualité. Dans une époque qui manque tellement de nuances, la langue de Novarina nous rappelle pourquoi on parle tant : parce qu’on vit dans le drame de l’incompréhension. Entre ce que je pense, ce que je dis, ce que l’autre entend. C’est dans ces incompréhensions que réside toute la vitalité du langage. Celui de Novarina – son obsession de la nuance, de ne pas réduire la parole à ce qui est dit – est légendaire. Cette langue joyeuse et enivrante, j’ai voulu la prendre avec douceur, la ralentir, la croiser avec un travail sur la nostalgie, la mort et les âmes en peine. Avec un final novarinesque sur les 1000 définitions de Dieu. Et comme fil rouge, l’éternelle question : pourquoi Orphée se retourne-t-il ? »
Propos recueillis par Eric Demey
Tél. 04 91 54 70 54.
Tommy Milliot met en scène la vengeance [...]