Le cirque à la rencontre des quartiers

Si Richard Fournier et son équipe affirment un fort soutien au chapiteau, c’est non seulement parce que cet élément central de l’identité du cirque souffre aujourd’hui du désintérêt de bon nombre de compagnies, mais aussi parce qu’il offre sur un territoire des possibilités de rencontre incomparables. Notamment avec les jeunes. Avec la Ville du Mans, qui porte depuis 2016 un Contrat local d’EAC en partenariat avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire et le ministère de l’Éducation nationale, le Pôle régional Cirque organise chaque année deux à trois résidences de création dans des quartiers dits prioritaires. Ces temps de présence des artistes au plus près des habitants s’inscrivent dans des parcours cirque qui s’étendent sur l’année. L’EAC, pour le Pôle régional Cirque Le Mans, ce sont aussi des ateliers de cirque contemporain, pour une découverte partagée des œuvres.

Les jeunes du Mans ont la Baraka

L’ensemble des parcours d’EAC sont écrits par l’équipe du Pôle et les artistes invités, en dialogue avec de nombreuses structures culturelles et associatives locales. Cette année, la compagnie régionale Cirque Exalté bénéficie du dispositif. De même que la compagnie Baraka, déjà familière de celui-ci pour l’avoir expérimenté en 2017. Elle l’a même poursuivi au-delà de sa période de résidence, en entretenant une correspondance avec les scolaires du Mans durant toute sa tournée autour du bassin méditerranéen. La compagnie voyageuse, dont la piste est un lieu de rencontre entre artistes de différents pays, ira cette année à la rencontre d’un nouveau quartier. À l’issue de son mois d’ateliers et de rencontres formelles ou plus spontanées, elle participera à un temps fort organisé par le Pôle pour clore chaque résidence d’EAC. Au programme : spectacles de cirque et de pratiques urbaines – en partenariat avec le Connexions Festival –, restitution des ateliers de pratique amateur. Au Mans, l’EAC est au cœur d’un cycle de cirque.

Anaïs Heluin