Les Thémas
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Focus -247-LE LIBERTÉ, SCÈNE NATIONALE DE TOULON ~ SAISON 2016/2017
Laurent Bazin adapte pour la scène le roman L’Amour et les forêts d’Éric Reinhardt. Un projet de théâtre immersif porté par les compagnies Mesden et O’Brother Company, dans un esprit de mutualisation des moyens et des intelligences.
Engagé depuis vos débuts dans une écriture de plateau, c’est la première fois que vous travaillez à partir d’une matière textuelle. Pourquoi Éric Reinhardt ?
Laurent Bazin : Dès Cendrillon (2007), Éric Reinhardt a renouvelé mon optimisme à l’égard du roman, où je trouve rarement la tension qui m’intéresse. Si L’Amour et les forêts (2014) m’a fait passer de l’admiration tranquille à une posture active, c’est qu’il possède une dimension visuelle beaucoup plus forte que les textes précédents. Sa lecture m’a donné la sensation d’une expérience picturale faite d’une succession de tableaux figurant des lieux mentaux.
« Sa lecture m’a donné la sensation d’une expérience picturale. »
Vous ne renoncez donc pas à votre langage habituel.
L.B : En effet. Comme La Venue des Esprits (2014), ma précédente création, L’Amour et les forêts sera le fruit d’une collaboration avec les membres de la O’Brother Company, dont Fabien Joubert incarnera un des personnages principaux de la pièce : le mari de Bénédicte Ombredanne, une sorte d’Emma Bovary que l’on découvre à travers sa correspondance avec le narrateur du roman. Autant que le texte, l’image et le son auront une place importante dans cette pièce que je veux immersive. Je fais notamment intervenir le créateur sonore Diego Losa, qui développe au sein du Groupe de Recherche Musicale affilié à l’INA une réflexion sur la spatialisation et la matérialisation du son. Très organique, son approche du son portera la complexité du désir humain si bien décrite par Éric Reinhardt.
Isabelle Adjani fait partie de votre distribution. Comment comptez-vous concilier votre exigence formelle avec la célébrité ?
L.B : La rencontre avec Isabelle Adjani s’est faite sur une admiration commune pour l’écriture d’Éric Reinhardt. Sur rien d’autre. Elle respecte pleinement mon geste plastique, et s’intègre avec intelligence à mes compagnons de route. Nous avons conscience du risque d’exposition médiatique que nous courons, et nous misons sur l’exigence pour dissiper tout malentendu. L’histoire et la forme que nous voulons porter doivent rester souveraines.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
Tél : 04 98 00 56 76. www.theatre-liberte.fr
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