La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -149-Domaine départemental de Chamarande en Essonne / Spectacles gratuits en plein air

Judith Quentel : L’hospitalité comme principe fédérateur

Judith Quentel : L’hospitalité comme principe fédérateur - Critique sortie Danse

Publié le 10 juin 2007

Directrice artistique du domaine départemental de Chamarande, Judith Quentel
mène une programmation audacieuse où patrimoine et création contemporaine se
conjuguent au présent.

L’édition 2007 se déroule sous le thème des « hospitalités ». Pourquoi ?

Judith Quentel : Ce projet s’inscrit dans le réseau TRAM, qui fédère
quelques vingt-cinq structures d’art contemporain en Ile-de-France, et rappelle
notre vocation de lieux d’accueil pour les publics et les artistes.
L’hospitalité se décline au pluriel pour marquer la pluralité des visions et
préserver les spécificités de chacun. Nous voulions aussi répondre à l’antienne
de ceux qui déplorent « un art français moribond ». Nous montrons au contraire
la vitalité de la création dans l’hexagone à travers les artistes français et
étrangers que nous accompagnons au quotidien.

Comment se décline l’hospitalité à Chamarande ?

J. Q. : Nous avons noué un partenariat avec le BPS 22, espace de création
contemporaine de la Province belge de Hainaut. Par sa position géographique, à
proximité de la capitale belge, par son territoire partagé entre la campagne et
la ville, et par les orientations de sa collection, cette structure offre
beaucoup de points communs avec Chamarande. J’ai pioché dans son fonds pour
réaliser la première version de l’exposition Urban Connections puis, dans
un second temps, j’ai invité les artistes sélectionnés à venir ici pour créer
une ?uvre in situ. Réciproquement, le BPS 22 accueillera Accords
excentriques
, accrochage que nous avons produit l’an passé.

« L’art contemporain n?est pas élitiste, il est méconnu ! »

Quels sont les axes de réflexion qui ont présidé à Urban Connections ?

J. Q. : Dans la collection du BPS 22, très marquée par l’imagerie du
travailleur et le passé sidérurgique du Hainaut, j’ai choisi des ?uvres qui
témoignent de la ville et des paysages industriels. L’exposition explore, à
travers le regard des artistes, les problématiques de l’urbanisation, de
l’uniformisation de l’environnement, les questions d’identité liées aux
territoires, les signes urbains, les circulations, les nouvelles perceptions de
l’espace et du temps, etc.

Quel est le Parcours de danse que vous avez imaginé pour cette
édition ?

J. Q. : Très ouverte aux artistes européens, et notamment belges, la
programmation propose cette année des parcours déambulatoires. Elle renoue avec
le principe des « parcours champêtres » en vogue au 18ème siècle, lorsque
les spectacles sont sortis des lieux clos et que le corps a repris sa place dans
la nature. La danse investit les différents espaces du domaine.

Et l’accueil du public ?

J. Q. : La gratuité, voulue par le Conseil général de l’Essonne,
constitue un atout majeur pour accompagner la démocratisation. Elle favorise la
mixité et permet d’allier les formes les plus exigeantes de la création
contemporaine et les habitudes de détente du public dans un mode original de
pratique culturelle. Nous formons des médiateurs à l’écoute des gens afin de
faciliter l’accès aux ?uvres. Car l’art contemporain n?est pas élitiste, il est
méconnu !

Propos recueillis par Gwénola David

A propos de l'événement



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