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Focus -277-Les Musicales de Bagatelle

Jouer et être joué, c’est l’essentiel !

Jouer et être joué, c’est l’essentiel ! - Critique sortie Classique / Opéra Paris
Rodolphe Bruneau-Boulmier © DR

ENTRETIEN
Rodolphe Bruneau-Boulmier, nouveau « chef-d’orchestre » des Musicales de Bagatelle

Publié le 28 mai 2019 - N° 277

Le compositeur et homme de radio est le nouveau conseiller artistique de la Fondation Banque Populaire. Il a conçu le programme de cette 12e édition des Musicales de Bagatelle, autour des lauréats de la fondation.

Vous avez été lauréat de la Fondation Banque Populaire en 2015. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Rodolphe Bruneau-Boulmier : Il faut souligner tout d’abord que la Fondation Banque Populaire est l’une des rares, sinon la seule fondation à distinguer ainsi les compositeurs. Symboliquement, c’est important. Les bourses attribuées servent généralement à financer des projets personnels. En l’occurrence, puisque mon travail de producteur à France Musique m’éloigne de besoins financiers immédiats, j’ai pu consacrer cette ressource tout entière à la réalisation d’un projet de festival de piano au Louvre-Lens. J’ai travaillé à cette occasion avec les autres lauréats de la fondation, une idée que l’on retrouve cette année avec le premier concert, intitulé « Génération Fondation Banque Populaire », qui réunit les lauréats 2019, car l’essentiel pour un jeune musicien – instrumentiste ou compositeur -, c’est de jouer ou d’être joué. C’est gratifiant pour les musiciens, mais aussi pour le public car quand on regarde la liste des lauréats depuis 25 ans, on s’aperçoit que la fondation ne s’est pas beaucoup trompée !

« Quand on regarde la liste des lauréats depuis 25 ans, on s’aperçoit que la Fondation ne s’est pas beaucoup trompée ! »

Comment votre regard de compositeur se traduit-il dans votre programmation ?

R. B.-B.: Bien sûr, un compositeur sera plus sensible à ses pairs et à la création contemporaine, mais il est aussi plus libre vis-à-vis du répertoire. Je crois par exemple que je conçois les programmes autrement que le ferait un instrumentiste, en jouant sur des références historiques, des enchaînements de tonalité, quitte à passer d’une configuration instrumentale à une autre. Ce qui me guide, dans mes différentes activités, c’est le rapport aux musiciens : un lien intime lorsqu’on compose pour eux, une démarche de promotion pour faire connaître leur travail – ce que je fais à la radio –, et enfin un accompagnement par la production lorsqu’on les fait monter sur scène.

Élaborez-vous ensemble les programmes avec les musiciens ?

R. B.-B. : Tout se fait dans le dialogue. Pour le concert des lauréats, l’idée était vraiment de faire jouer tout le monde et de programmer aussi le compositeur qui vient d’obtenir la bourse, afin de sortir la musique contemporaine de son isolement. Nous avons préféré la musique de chambre, plutôt que de juxtaposer les pièces solistes. Les autres programmes sont plutôt des « cartes blanches » : autour de Schumann avec la pianiste Claire Désert, qui a rejoint le jury de la fondation (et qui invite le Quatuor Hermès, lauréat en 2014), sur le thème de la nature avec le violoncelliste Christian-Pierre La Marca, et un programme jeune public autour des Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur, relus musicalement par la pianiste Claire-Marie Le Guay et la comédienne Carole Bouquet.

 

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun

A propos de l'événement

Les Musicales de Bagatelle.
du samedi 15 juin 2019 au dimanche 16 juin 2019


Tél. : 01 58 40 45 89.

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