La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -181-est

JEAN-MARC EDER

JEAN-MARC EDER - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2010

L’IMPULSION CREATRICE

LORS D’UN VOYAGE EN AFRIQUE DU SUD, JEAN-MARC EDER A DECOUVERT LA ROUTE VERS LA MECQUE, UNE PIECE DANS LAQUELLE ATHOL FUGARD QUESTIONNE LA LIBERTE ET LES FONDEMENTS DE L’IMPULSION CREATRICE.

« Un spectacle ouvert et accessible à un large public. » Jean-Marc Eder
 
Qui est Miss Helen Martins, le personnage réel qu’Athol Fugard a placé au centre de sa pièce ?
Jean-Marc Eder : C’est une Afrikaner qui, à cinquante ans, devenue veuve, transforme son intérieur en repeignant les murs de couleurs vives et en les recouvrant de verre pilé pour accrocher la lumière. Ensuite, elle crée dans son jardin plus de deux cents statues en ciment, parfois très naïves, parfois farfelues, étranges, comiques. Au centre de ce jardin, une longue procession de chameaux, de pèlerins, est disposée en direction de l’est. C’est ce qu’elle appelait « sa Mecque ». Un monde joyeux, coloré par des tessons de verre qu’elle collait ici et là. Sur les grillages qui entourent sa cour, elle a écrit en fil de fer des poèmes du grand poète persan Omar Khayam. A soixante-dix-huit ans, après avoir terminé son œuvre et erré quelque temps dans son jardin, elle s’est donné la mort.
 
A travers elle, quel sujet ce texte explore-t-il ?
J.-M. E. : La question de la place de l’artiste dans le monde et le regard que l’on porte sur lui. Miss Helen est une femme simple qui ne peut faire autrement que créer. En cela, elle rejoint la « nécessité intérieure » dont parle Kandinsky dans certains des textes qu’il a écrits. Répondre à cette nécessité représente un chemin vers la liberté. C’est cela qui m’intéresse le plus : être à l’écoute de ce qui, en soi, demande à sortir, au-delà des schémas préétablis que la société marchande nous impose. C’est une liberté essentielle.
 
Quel type de représentation avez-vous élaboré pour éclairer cette œuvre ?
J.-M. E. : La Route vers la Mecque n’est pas une œuvre expérimentale. C’est un texte qui correspond à une forme d’écriture très classique. J’ai donc élaboré un spectacle ouvert et accessible à un large public. Je voulais avant tout qu’il s’inscrive dans un théâtre d’acteur. C’est pourquoi j’ai réuni une distribution très expérimentée avec, dans le rôle de Miss Helen, la comédienne Catherine Salviat.

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat


La Route vers La Mecque, d’Athol Fugard,
mise en scène de Jean-Marc Eder.
Du 29 septembre au 1er octobre 2010.

A propos de l'événement



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