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Focus -324-Le Théâtre Kléber Méleau célèbre les voix de l’imaginaire
Jean Liermier met en scène La Crise, de Coline Serreau. Les aventures de Victor, sauvé de lui-même par les autres, n’ont pas pris une ride : comédie alerte et drôle, ode à la philanthropie.
Pourquoi ce texte ?
Jean Liermier : Après avoir monté une série de classiques, je cherchais une fable contemporaine qui regarderait notre monde droit dans les yeux. Je suis tombé sur l’édition, chez Actes Sud, de plusieurs scénarii de Coline Serreau, dont La Crise, qu’elle a adapté pour le théâtre avec son fils, Samuel. C’était une évidence ! Fidèle au film de 1992, le texte aborde des thèmes criants d’actualité : surconsommation de médicaments, adultère, malbouffe, chômage, racisme, peur de vieillir. La force de Coline Serreau est d’arriver à provoquer un rire libérateur. L’enjeu est de trouver la théâtralité et l’universalité de ce conte initiatique.
« L’important c’est l’autre, qui nous rend capable de sublimer nos malheurs. »
Comment ?
J.L. : Avec Rudy Sabounghi, scénographe et costumier de génie, il nous fallait relever le défi de l’enchaînement de 36 tableaux, avec 4 comédiennes et 4 comédiens pour interpréter tous les rôles. À l’aide de projections de dessins, de quelques astuces de machinerie et avec une anticipation à la Fregoli des changements rapides de silhouettes, nous pouvons nous concentrer sur le jeu, sur les rapports de force entre les personnages, avec ludisme, sans psychologie. Chaque réplique, d’une efficacité tirée au cordeau, fait mouche. Mais si le texte peut paraître politiquement incorrect, sulfureux, voire explosif, il atteste profondément d’une immense confiance en l’humain, que notre époque, je crois, réclame.
Pourquoi ?
J.L. : Le même jour, Victor est quitté par sa femme et viré de son travail. Pour se relever, il doit faire un pas de côté et s’éveiller aux autres. La rencontre avec Michou, avec qui il campe un couple avatar de ceux des maîtres et valets de comédie, et la rencontre avec une galerie de personnages hauts en couleur offrent des scènes jubilatoires, qui sont autant des odes au langage que des odes à l’altérité. Si message il y a, dans cette pièce qui est tout sauf manichéenne, ce serait celui-là : l’important c’est l’autre, qui nous rend capable de sublimer nos malheurs. Dans notre société où s’expriment la haine, la violence et la division, il relève de la nécessité de monter cette pièce ! Voilà peut-être pourquoi elle s’achève en point d’interrogation : chacun peut imaginer la suite de l’histoire et peut-être penser à la sienne, intime : au fond, dans quel monde désirons-nous vivre ?
Propos recueillis par Catherine Robert
TKM, du 10 au 19 janvier 2025 ;
Théâtre Equilibre, les 23 et 24 janvier.
TKM - Théâtre Kléber Méleau
Chemin de l’Usine à Gaz 9, CH - 1020 Renens-Malley, Suisse
Tél : +41 21 625 84 29. www.tkm.ch
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