Jean Deroyer propose cette saison une création lyrique et un ciné-concert à la tête de Court-Circuit

« Avec Court-Circuit, on est habitué à lier la musique avec la danse, le théâtre, le cinéma ou les arts plastiques. La particularité, pour un opéra, est que les choses se mettent en place petit à petit. Les premières répétitions de L’Homme qui aimait les chiens de Fernando Fiszbein, en décembre, seront surtout consacrées à la mise en scène, mais je serai présent car il est important que dès le début les chanteurs s’habituent à être dirigés. L’œuvre se révèle vraiment quand les chanteurs et les instrumentistes, qui ont travaillé séparément, se retrouvent au moment de l’italienne.

La contrainte au ciné-concert peut être stimulante

Avec le cinéma, je ne suis pas totalement libre du défilement du temps. C’est particulièrement le cas avec le cinéma de Buster Keaton comme avec la musique de Martin Martalon, écrite sur mesure avec une extrême précision rythmique – nerveuse, vive, saccadée. Mais la contrainte au ciné-concert n’est pas une malédiction, elle peut être stimulante, et il reste de toute façon une grande marge d’interprétation sur l’énergie, le phrasé… Le ciné-concert, c’est un spectacle familial, qui rassemble des publics venus pour des raisons différentes. Ce sera peut-être pour certains le premier contact avec la musique d’un compositeur d’aujourd’hui et elle participera au plaisir de ce qui se passe à l’écran. »

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun