FAUSTO PARAVIDINO
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Publié le 10 juin 2010
L’ABSURDE AU COIN DE CHEZ NOUS
DANS CISEAUX A VOLAILLES, SA PREMIERE PIECE ECRITE EN 1996, LE JEUNE AUTEUR, ACTEUR ET METTEUR EN SCENE FAUSTO PARAVIDINO TRAME UNE INTRIGUE QUI REVELE LA FOLIE CACHEE AU CREUX DE NOS VIES.
« Un cauchemar trop réel pour être un songe et trop horrible pour être réel. » Fausto Paravidino
Qu’arrive-t-il à Marco Parodi ?
Fausto Paravidino : Cet homme est trop poli pour réagir comme il serait normal : demander tout simplement à l’inconnu qui fait irruption chez lui de partir. La pièce est née de cette situation. Au départ, j’avais commencé à écrire une scène, comme un exercice. Puis, quand j’ai épuisé la situation, j’ai introduit un second inconnu dans l’appartement, juste pour créer des problèmes qui engendreraient un nouveau développement… L’intrigue s’est construite ainsi, peu à peu, et entraîne Marco dans un cauchemar trop réel pour être un songe et trop horrible pour être réel. Cette fuite devant la réalité devient cauchemardesque.
« Voilà comment se passe cette comédie », écrivez-vous… Est-ce vraiment une comédie ?
F. P. : Nous rions souvent des souffrances des autres. Ici, le comique tient moins aux répliques qu’à la situation kafkaïenne et l’engrenage absurde des dialogues. Le rire se mêle à l’effroi. C’est pourquoi les comédiens ne doivent pas chercher à être drôles, mais se concentrer sur l’action.
Chaque personnage reste enfermé dans sa logique, comme chez Pinter. Vous sentez-vous une filiation avec cet auteur ?
F. P. : Bien sûr. Il a exercé une forte influence sur mon écriture. J’ai découvert son théâtre de l’intérieur, en tant qu’acteur, en jouant notamment L’Anniversaire, Une petite douleur et One for the road. J’ai beaucoup lu son œuvre avant d’écrire cette première pièce. C’est ainsi que j’ai appris que les personnages peuvent parler d’une manière aussi étrange que les gens le font dans leur vie !
Propos recueillis par Gwénola David
Propos recueillis par Gwénola David
Trinciapollo, Ciseaux à volailles, de Fausto Paravidino ; traduction de Caroline Michel ; lecture dirigée par Éric Lacascade. Le 21 juin à 18h30 au Théâtre des Abbesses.