Chaillot Kids, de la danse contemporaine accessible aux enfants
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EXTRA LIFE de Gisèle Vienne artiste associée explore un déchirement familial et ses conséquences. Un frère et une sœur, unis dans l’enfance par un lien fusionnel, ont vécu vingt ans auparavant un drame terrible. Katia Petrowick, Adèle Haenel et Theo Livesey interprètent la partition. Vers une possible reconstruction ?
Pourquoi ce titre EXTRA LIFE, qui évoque tout autant la survie, une vie formidable ou une vie post mortem ?
Gisèle Vienne : Il s’agit d’envisager une vie possible, après avoir eu le sentiment d’être mort. Le titre évoque les jeux vidéo, dans lesquels on peut avoir une « Extra Life ». Dans la pièce, Felix dit à sa sœur : « Klara, tu sais à quel point j’aime les jeux vidéo. Tu sais pourquoi ? Parce que quand je joue, les règles sont compréhensibles. Le monde est structuré de façon stable. Je peux agir. » Lorsqu’il lui dit cela, il fait référence à la souffrance générée par un encodage perceptif désorientant. Comme l’écrit Sandra Lucbert au sujet des enfants violés d’EXTRA LIFE : « Ce corps grandit, mais avec cet effondrement qu’on – un on familial – lui a mis à l’intérieur. Une expérience hiéroglyphique l’a tracé, qu’il déchiffrera bien plus tard – libérant alors son terrible pouvoir de pulvérisation. Hiéroglyphique : les premières expériences sont suspendues aux qualifications qu’en donnent les adultes, relais du corps social. Or les énoncés qui prétendent caractériser l’inceste sont en réalité une entrave au sens. Ils ne désignent rien sinon le brouillage de ce qu’ils font mine de cerner. »
Comment traitez-vous ce thème ?
G.V. : Nous traitons surtout de la vie post-traumatique possible. L’expérience traumatisante comprise, verbalisée, analysée, ainsi que le système sociétal et politique qui va avec, permettent de penser l’expérience d’une reconstruction possible. À travers une re-sensibilisation et une articulation de la pensée à l’œuvre, l’action et le sentiment de vie deviennent possibles. C’est bien le processus de la pensée qui prend forme. EXTRA LIFE relate l’expérience d’un moment. Nous y explorons différentes strates perméables et protéiformes qui constituent la densité de l’expérience de ce moment.
Quelle relation entretenez-vous avec les trois interprètes ?
G.V. : J’ai choisi de travailler avec trois interprètes exceptionnels : Katia Petrowick, Adèle Haenel et Theo Livesey. Notre collaboration et notre dialogue artistique durent maintenant depuis plusieurs années. Ce qui est très beau dans la rencontre entre chorégraphe, metteur en scène et interprètes, c’est le développement d’une capacité à nous entendre et à nous parler dans un langage reconnu dans sa variabilité. Les interprètes sont aussi toujours des auteurs, souvent invisibilisés au profit d’un créateur unique. Le cinéma, le théâtre, la chorégraphie sont des œuvres qui se font en collaboration. C’est parce que notre dialogue et notre réflexion commune sont riches que nous créons un dispositif artistique pour poursuivre ce travail.
Propos recueillis par Agnès Izrine
du mercredi au vendredi à 20h, samedi à 18h, dimanche à 16h. Dans le cadre du Festival d’Automne.
Chaillot-Théâtre national de la Danse
1 place du Trocadéro, 75016 Paris.
Tél. 01 53 65 30 00.
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