Entretien Daniel Larrieu : chemin de traverse

Daniel Larrieu : En fait, j’en avais déjà expérimenté le principe. Il
consiste en un ensemble de modules chorégraphiés, issus de pièces antérieures,
remixés pour être présentés dans un jardin sous une forme de promenade, d’où le
titre danses de verdure et le nouveau monde. Nous marchons avec le public
selon un parcours entrecoupé d’actions chorégraphiques liées soit à des
matériaux dansés soit à des manipulations d’objets. Entre le départ et
l’arrivée, ce trajet à travers le jardin prévoit des rendez-vous précis, sortes
d’escales de danse qui sont établies au fur et à mesure de la déambulation
chorégraphique. Les moments dansés sont présentés sans musique et sans costume,
faisant référence aux pièces chorégraphiques. C’est une forme totalement
dépouillée dont les extraits peuvent se donner en extérieur, en dehors de leur
contexte habituel.

D. L.: Il faut effectivement prendre en compte les relations que nous
avons avec ce qui nous entoure dans une telle expérience : la proximité
particulière du public, un relatif silence seulement ponctué des bruits de la
nature. Nous essayons de surprendre le public par nos actions dansées ou par des
installations, préparées à l’avance sur notre parcours, à partir d’éléments
naturels ou de ce qui habite ce jardin. Le principe de la déambulation est de
laisser une certaine liberté au public dans ce qu’il choisit de voir, de
regarder ou de ressentir, dans un lieu propice à la rêverie et à la
tranquillité.

D. L.: Non, la part d’improvisation est uniquement liée au moment qui
nous lie à ce public. Je ne travaille pas du tout à partir de l’improvisation
dans mon travail habituel de chorégraphe. Cette déambulation peut changer de
structure ou de durée selon les lieux où nous la présentons. Nous adaptons
simplement sa forme aux conditions précises du lieu choisi et du public présent.
De même nous essayons de cadrer les choses : en principe c’est une aventure
d’environ une heure. Nous y jouons aussi avec les codes du jardin que sont les
trajets, les indications fléchées, les ombrages, l’exposition à la lumière, les
points de vue, les vallées, mais cela reste aussi et avant tout une promenade.

Propos recueillis par Emerentienne Dubourg

Marche, danses de verdure, chorégraphie de Daniel Larrieu. Le 9 juillet à
15h30.