Porgy and Bess d’ Antoine Hervé et Markus Stockhausen
C’est un bel hommage qu’Antoine Hervé rend à [...]
Focus -284-Le théâtre de Suresnes Jean Vilar rouvre ses portes
Homme de conviction et d’action, Olivier Meyer s’emploie à rendre possibles l’audace artistique et la rencontre avec les arts de la scène.
Pour quelles raisons avez-vous réalisé ces travaux ?
Olivier Meyer : Je voulais que ce théâtre puisse se doter d’un outil adapté aux exigences techniques et artistiques d’aujourd’hui. Décidée et approuvée par la Ville de Suresnes et son maire, Christian Dupuy, au cours de l’année 2018, la rénovation a été élaborée avec le concours d’un architecte scénographe, Igor Hilbert. Nous l’avons réalisée en un temps record. Cette rénovation a permis d’améliorer l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, d’élargir considérablement la scène, de 14,5 mètres à 22 mètres de mur à mur. Grâce à cette configuration, nous bénéficions aujourd’hui de nouveaux espaces pour les coulisses et le stockage des décors, nous avons également aménagé plusieurs entrées de scène pour les artistes, ainsi que deux loges au niveau du plateau. C’est donc une amélioration conséquente, qui permet d’accueillir des productions toujours plus ambitieuses pour le Festival Suresnes cités danse, et, dès cette saison, des spectacles qu’on ne pouvait programmer auparavant, tels par exemple Les Fourberies de Scapin avec la troupe de la Comédie-Française, Une des dernières soirées de Carnaval de Carlo Goldoni, mis en scène par Clément Hervieu-Léger, ou le Ballet de Lyon.
Le lieu même a connu une riche histoire. Est-on dans sa continuité ?
O.M. : Le théâtre a été construit en 1938 dans le cadre de l’aménagement d’une Cité-jardin emblématique d’Ile-de-France. Ainsi nommées par des architectes urbanistes proches des mouvements socialistes et utopiques du début du XXe siècle, ces Cités-jardins conjuguaient logements, espaces verts et divers équipements dont le théâtre, qui constituait un repère fort en termes de vie sociale et artistique. Dans le prolongement de cet esprit, Jean Vilar y a animé des « week-ends artistiques » et y a joué avec sa troupe Le Cid ou Mère Courage en 1951. Lorsque Christian Dupuy m’a nommé à la tête du théâtre en 1990, j’ai trouvé le lieu en pleins travaux. Il s’agissait notamment de modifier et d’améliorer essentiellement les espaces d’accueil et la salle. Aujourd’hui, le théâtre réaffirme la nécessité du rassemblement, de l’ambition artistique. Nous sommes un théâtre d’accueil et de production, une activité à laquelle je tiens beaucoup. Avec la Salle Jean Vilar de 640 places et sa nouvelle grande scène, la Salle Aéroplane, qui compte 230 places, et nos trois studios de répétition, nous disposons d’un outil formidable pour accompagner les artistes.
Quel regard portez-vous sur votre activité de directeur de théâtre ?
O.M. : C’est en toute liberté que j’exerce le métier que j’aime, dans le cadre d’une délégation de service public. J’aime rassembler, imaginer, accompagner, prendre des risques. J’aime concevoir des projets avec les artistes, et avec une équipe : chacun à sa place pour faire ensemble. Les responsables des lieux créent un climat, un état d’esprit. Les outils dont nous disposons, les subventions, la communication, la technique, ne sont que des moyens, certes indispensables, au service de la création artistique, de la rencontre entre les œuvres et le public. Malgré des normes contraignantes et des réglementations de plus en plus sophistiquées, il s’agit de préserver la créativité. Je ne me soucie pas de l’air du temps, du politiquement correct, car cela contredit la liberté d’agir, de créer. Même si l’époque me paraît pleine de menaces et de paradoxes, je ne cède pas aux passions tristes. Les théâtres sont des lieux de résistance qui s’adressent à notre conscience, à notre meilleur part pour nous faire comprendre la complexité du monde, pour nous rappeler aussi à la joie d’être en vie. Je veux qu’en sortant du théâtre on ait envie de vivre pleinement ! La programmation découle de cette conviction. Les théâtres sont des espaces d’interrogation éclairant la complexité de notre nature humaine. Et s’interroger, c’est jubilatoire !
Propos recueillis par Agnès Santi
Tél : 01 46 97 98 10.
C’est un bel hommage qu’Antoine Hervé rend à [...]
La chanson gracieuse de Souad Massi [...]
Michel Fau met en scène les malheurs de [...]