Patrick Foll présente une saison voyageuse, ouverte sur la région et sur le monde
Patrick Foll présente les grandes lignes [...]
Focus -314-Le théâtre de Caen, ancrages multiples
Avec son ensemble Correspondances, en résidence au théâtre de Caen, Sébastien Daucé dirige David et Jonathas de Charpentier, dans une mise en scène de Jean Bellorini qui intègre une réécriture de la tragédie Saül par William N’Sondé.
Sébastien Daucé, ce David et Jonathas est-il la suite logique de votre travail sur la musique sacrée de Charpentier ?
Sébastien Daucé : Charpentier est un compositeur de cœur pour l’ensemble et pour moi-même. Pour les projets scéniques au théâtre de Caen, notre travail garde l’univers de l’opéra, mais pour en faire des formes autres. David et Jonathas, qui juxtapose théâtre et opéra, est une occasion de s’interroger : quand la musique s’interrompt-elle ? Et pour dire quoi ?
Jean Bellorini : Entre la tragédie – perdue – de Saül et la partition de Charpentier, l’articulation tient dans la folie indicible de Saül. Que peut oser dire un homme qui a tué son fils ? Ne reste que le chant, expression de l’anormal, du paranormal même. C’est la voix du cauchemar, celui de Saül qui revit l’histoire.
Comment appréhendez-vous le temps particulier de cet opéra où il y a peu d’action ?
J.B. : Les solistes chantent surtout des mouvements de l’âme. Ma mise en scène s’accompagne d’un travail assez plastique, avec des marionnettes qui viennent se mêler aux chanteurs – eux-mêmes pourraient être des marionnettes. La musique de Charpentier a cette souplesse, cette suspension du temps, qui peut donner le vertige et faire douter de la frontière entre le monde réel et le rêve d’un fou.
S.D. : David et Jonathas n’est pas un opéra qui enchaîne les péripéties. Une large part est laissée à l’introspection, ce qui permet aux chanteurs d’aller au fond du caractère, des sentiments des personnages. Tenir la scène avec un long monologue de six ou sept minutes, cela relève d’un vrai projet théâtral en musique.
Les dimensions théâtrale et musicale se croisent-elles quand vous abordez une telle œuvre ?
S.D. : Dès les premières séances avec les solistes, le travail musical est irrigué de théâtre. Je m’efforce de rester ouvert aux propositions du metteur en scène. Le choix des metteurs en scène que nous faisons avec Patrick Foll est guidé par cette volonté de travailler en totale confiance, avec quelqu’un qui soit créatif sur le plan théâtral et sensible à la musique.
J.B. : La musique vient bien avant le texte. Au théâtre, j’ai l’impression de faire surtout de la musique – elle naît de la voix des acteurs. Ici, je rassemble les acteurs autour de la musicalité créée par Charpentier.
Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun
Tél : 02 31 30 48 00.
Patrick Foll présente les grandes lignes [...]
L’opéra de Gluck, Orphée et Eurydice, est mis [...]