Dans la caravana, la nouvelle création tous publics de Catherine Anne

Qui sont les six personnages de Dans la caravana ?

C.A. : Ce sont les membres d’une famille qui arrive d’un endroit appelé Le pays dont on part toujours. Le père, Milan, raconte que là-bas, ils vivaient dans un palais, qu’il était roi, qu’ils sont partis à cause d’une guerre. Dans la caravana parle de l’exil, des familles recomposées, de la difficulté de trouver une place dans un nouveau pays.

À partir de cela, quel théâtre avez-vous créé ?

C.A. : J’ai eu l’idée de fabriquer un spectacle de théâtre musical. Cette famille est jouée par quatre interprètes qui sont à la fois comédiens et musiciens. Ils forment « un orchestre de peu », un petit orchestre familial uni par les liens de la musique et du chant. Même s’il s’agit d’une pièce traversée par des thématiques graves, parfois douloureuses, j’ai voulu instaurer une dimension joyeuse, afin de ne pas enfermer cette histoire dans le tragique.

« Quand ils sont réussis, les spectacles accessibles à la jeunesse sont de grands spectacles pour tous. »

Que représente, pour vous, le théâtre accessible à la jeunesse ?

C.A. : Mon premier spectacle tous publics, en 1994, a été pour moi un choc. Parce que le théâtre accessible à tous à partir de l’enfance, comme j’aime dire, c’est-à-dire le théâtre qui s’adresse aux enfants sans exclure les adultes, est très proche de l’utopie du théâtre populaire, du grand rêve du théâtre de qualité pour tous. Cette impression est merveilleuse. Une salle remplie d’enfants a énormément de qualités. D’abord, on retrouve à peu près tous les groupes sociaux. Une des vertus des représentations scolaires est d’ouvrir le champ du possible à des enfants qui ne viendraient pas au théâtre avec leur famille. Et puis, les enfants sont toujours accompagnés d’adultes. Eux aussi découvrent quelque chose. Enfin, lors des représentations tous publics, on vit la merveille du mélange des générations.

Vos pièces jeunesse s’adressent donc à tout le monde…

C.A. : Oui. En tant qu’écrivaine, je fais le même travail, j’ai la même exigence par rapport à la littérature et aux mots. Bien sûr, je travaille sur des rythmes et des sujets différents. Mais j’accorde autant d’importance à la langue. Quand ils sont réussis, les spectacles accessibles à la jeunesse sont de grands spectacles pour tous. En tout cas, c’est mon ambition.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat