Arrivé à la direction du T2G en janvier 2017, Daniel Jeanneteau quittera ce Centre dramatique national à la fin de l’année 2026. Durant dix ans, le metteur en scène aura défendu, à Gennevilliers, l’utopie d’une institution vivante qui travaille à devenir « le théâtre de tout le monde ».
Lorsque Bernard Sobel a quitté le Théâtre de Gennevilliers, en 2007, c’est Pascal Rambert qui l’a remplacé à la direction de cette maison historique. Jusqu’en décembre 2016, l’auteur-metteur en scène a fait prendre un virage radical au T2G. Après des décennies consacrées à l’exploration du théâtre de texte, le Centre dramatique national de Gennevilliers est ainsi devenu un lieu dédié à la création contemporaine pluridisciplinaire. Reprenant les rênes de cette institution en 2017, Daniel Jeanneteau a poursuivi sur la même lancée. « En arrivant au T2G, nous n’avons voulu renoncer à rien de ce que Pascal Rambert avait instauré, explique l’actuel directeur. Nous nous sommes inscrits dans la continuité de son travail de renouvellement esthétique, tout en mettant en œuvre une politique visant à réenraciner localement cette maison. C’était un pari difficile, une tâche de chaque jour dont les fruits ne peuvent jamais être considérés comme acquis… » Cette volonté d’abolir la distance entre une partie de la population de Gennevilliers et le T2G, sans pour cela abandonner l’exigence éclectique de sa programmation, fut le fil rouge des années passées par Daniel Jeanneteau à la tête de ce théâtre.
Radicalité et ouverture
« Notre projet pour le T2G ne vise pas à nous enfermer dans l’art contemporain, mais à faire en sorte que ce théâtre soit le théâtre de notre présent, le théâtre du présent commun que nous partageons avec tout le monde », affirme le metteur en scène. Soucieux de retrouver, parmi les spectatrices et spectateurs du Centre dramatique national de Gennevilliers, toute la diversité de notre société, Daniel Jeanneteau et ses deux directrices adjointes, Juliette Wagman et Frédérique Ehrmann, ont placé au cœur de leur action la question des relations avec les publics et la construction de projets transversaux avec d’autres institutions. Cette utopie d’une maison vivante hétérogène, à la fois radicale dans son identité artistique et résolument ouverte dans les rapports qu’elle tisse avec son environnement, s’exprimera lors de la saison 2025/2026 à travers des créations rendant compte d’influences et d’esthétiques multiples. Parmi elles, nous pourrons découvrir, outre la mise en scène d’Et jamais nous ne serons séparés signée par Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou, des propositions de Jonathan Capdevielle et Dimitri Doré, Bouchra Khalili, Séverine Chavrier, Guillaume Vincent et Florence Janas, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, Rébecca Chaillon, Thibaut Croisy, Maxime Kurvers…
Manuel Piolat Soleymat
