La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -271-La Maison de la musique de Nanterre

Création et projet participatif

Création et projet participatif - Critique sortie Danse Nanterre Maison de la musique de Nanterre
Aujourd'hui sauvage © Jean-Louis Fernandez

Danse
Entretien Fabrice Lambert

Publié le 28 novembre 2018 - N° 271

Fabrice Lambert questionne la traversée du temps et notre modernité avec sa récente création Aujourd’hui sauvage et le projet participatif Nous resterons sur terre.  

En quoi consiste votre association à la Maison de la musique de Nanterre ?

F.L. : Etre artiste associé n’est pas uniquement venir en résidence utiliser le lieu. La Maison de la musique de Nanterre devient un peu ma maison. L’idée est d’y  passer du temps, de créer un principe de fidélité et du dialogue. Cette première année est importante pour moi avec la création Aujourd’hui sauvage, que je viens de présenter à la Biennale de la danse de Lyon et qui sera proposée au public de Nanterre. J’arrive également avec Nous resterons sur terre, un autre projet, qui est participatif et intergénérationnel.

Pouvez-vous nous en dire plus sur Aujourd’hui sauvage ?

F.L. : Aujourd’hui sauvage mêle une idée du présent à quelque chose d’ancestral qui nous fonde. Il s’agit de faire communiquer des temps que l’on doit traverser en tant qu’être humain, l’autrefois et l’inconscient, le maintenant et le conscient, d’assumer ces deux parts. Que maîtrise-t-on finalement dans notre modernité et que fait-on de ce que nous ne maîtrisons pas ? Je me suis appuyé sur trois références pour écrire cette pièce. Le point de départ est La pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss qui, pour le dire brièvement, explique qu’une pensée sauvage existe en tout homme tant qu’elle n’a pas été domestiquée. La deuxième référence est l’artiste paysagiste Gilles Clément qui a notamment écrit le Manifeste du tiers paysage. Il s’efforce dans ses créations de réimplanter du sauvage dans les tissus urbains pour amener une diversité, un dialogue avec la nature. La dernière référence est un peu constante dans mon travail, c’est l’écriture et la peinture d’Henri Michaux. J’aime quand il dit en dessinant des traits sans trop penser : « Vous allez voir que vous allez y voir des visages, et le plus souvent sauvages ». En général, mes œuvres s’inspirent aussi de dispositifs visuels, plastiques. Pour Aujourd’hui sauvage, j’ai fait appel à la scénographe Sallahdyn Khatir.

Et le projet Nous resterons sur terre ?

F.L. : Nous resterons sur terre est une transmission, un partage de certains mouvements de Jamais assez et d’Aujourd’hui sauvage, repensés pour un ensemble d’une centaine d’amateurs et pour un espace extérieur. C’est une sorte de manifeste à être ensemble aujourd’hui sur terre. Ce projet sera mis en place à partir de janvier 2019 et la performance aura lieu en juin 2019. Nous allons constituer six groupes de 20 personnes, composés de classes, d’amateurs, de publics de la Maison de la musique de Nanterre, etc. Chaque groupe travaillera avec un danseur de la compagnie, et moi je coordonnerai. Nous nous retrouverons tous ensuite pour construire ensemble notre performance.

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

Aujourd'hui sauvage
du samedi 19 janvier 2019 au samedi 19 janvier 2019
Maison de la musique de Nanterre
8 rue des Anciennes Mairies, 92000 Nanterre

à 20h30.

Nous resterons sur terre : le 22 juin 2019.

Tél. : 01 41 37 94 20.

www.maisondelamusique.eu

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