Comprendre l’art qui se crée ailleurs : entretien avec Fériel Bakouri

« Le Festival Arts et Humanités a cinq ans mais, à cause de la pandémie, il a finalement peu existé. Une édition a dû être annulée et une autre s’est déroulée de façon virtuelle. Mais l’ambition de départ de ce rendez-vous international n’a pas changé : il a pour vocation de mettre en lumière les arts de la performance, dans toutes leurs formes, et d’affirmer une démarche d’ouverture au monde. En tant que programmatrice, j’ai toujours voulu défendre les créations performatives, car elles font appel à d’autres formes de narration, des narrations militantes et porteuses de sens auxquelles il me semble important de donner de la visibilité. Pour moi, une scène nationale doit aussi proposer des œuvres rares, radicales, engagées, des œuvres qui viennent témoigner d’autres repères, d’autres relations à la scène, ainsi que de visions du monde venues d’autres pays.

Des narrations militantes et porteuses de sens

Arts et Humanités est une invitation à comprendre comment les performances scéniques se créent et se pensent ailleurs, dans d’autres champs d’expression et dans d’autres parties du monde. C’est la raison pour laquelle le festival a instauré des partenariats avec l’Ecole nationale supérieures d’arts de Cergy-Pontoise, en exposant des œuvres de cinq étudiantes et étudiants, ainsi qu’avec CY Cergy Université, à l’occasion de temps de réflexion aux cours desquels artistes et chercheurs croisent leurs regards avec les publics. A travers cette semaine de festival, Points Communs souhaite promouvoir les œuvres d’artistes qui ont un parcours souvent très repéré à l’étranger, mais qui en France sont encore méconnus. C’est une occasion, pour nos spectatrices et spectateurs, de découvrir des formes auxquelles ils ne s’attendaient peut-être pas et, ainsi, d’envisager de façon différente l’histoire de la création contemporaine. »

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat