COMPAGNIE MOTUS
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Publié le 10 mai 2010
TRANSFORMER L’INDIGNATION EN ACTION
LES MEMBRES DE LA COMPAGNIE ITALIENNE MOTUS SIGNENT SYRMA ANTIGONES, UN TRIPTYQUE COMPOSE DE TROIS PERFORMANCES : LET THE SUNSHINE IN, TOO LATE ! ET IOVADOVIA.
Comment est née l’idée de ce triptyque ?
Enrico Casagrande et Daniela Nicolò : Elle est née de notre désir d’aborder le thème des relations et conflits entre les générations. Cela à partir d’une question qui nous occupe depuis toujours : comment transformer l’indignation en action. Cette question, à la fois simple et fondamentale, nous a conduits sur les traces d’Antigone, nous amenant ainsi en direction de son éclatante obstination. « Syrma Antigones » est l’ancien nom d’une localité située à côté de Thèbes, où Polynice aurait trouvé la mort. C’est vers ce meurtre que converge le feu de notre exploration. Nous souhaitons dédier cette recherche à tous les jeunes gens morts dans les rues des villes secouées par la révolte.
Quel regard portez-vous sur Antigone ?
E. C. et D. N. : Comme l’a définie Jacques Lacan, Antigone est « une image impossible à oublier ». Aujourd’hui encore, elle scandalise. Il s’agit d’une figure éminemment politique que nous avons voulu, dans ces années de conservatisme et de désengagement idéologique, de nouveau éclairer. La contestation d’Antigone est fondée sur le refus de dissocier l’acte et la personne. Cette belle métaphore nous permet d’aborder le thème de la réaction, de l’engagement éthique.
Quel est le parti pris esthétique de Syrma Antigones ?
E. C. et D. N. : Syrma Antigones est d’une facture beaucoup plus dépouillée que nos précédentes réalisations. Les trois volets de ce triptyque n’ont en effet pas pour but de représenter la tragédie, mais de mettre à nu, par le biais d’un dispositif méta-théâtral, d’influence brechtienne, notre tentative d’imaginer Antigone aujourd’hui.
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat (traduction Coralba Marrocco)
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat (traduction Coralba Marrocco)
Let the sunshine in, le 22 à 19h et le 23 à 15h. Caserne Heudelet – Bâtiment 12.
Too late ! le 22 à 22h et le 23 à 18h.
Salle Jacques Fornier. Iovadovia, le 21 à 22h
et le 23 à 21h. Caserne Heudelet – Bâtiment 12.