Classique hérétique : Andy Emler transcende les frontières avec gourmandise

Tout a commencé lorsqu’enfant, il met les mains sur les claviers avec pour professeure Marie-Louise Boëllmann, fille d’un fameux organiste, qui adore le voir improviser. Déjà. Et au sortir des années 1970, tout juste majeur, il fait ses classes au Conservatoire national supérieur de musique : orchestration, harmonie, contrepoint… On connaît la suite, pour cet auto-déclaré autodidacte en jazz qui, la soixante passée, avoue « avoir encore tellement à apprendre ». Et tant à transmettre, lui qui en pédagogue averti n’a de cesse de transcender les sacro-saintes chapelles, pour toucher à l’essence de ses désirs : la musique.

Dans l’esprit plus qu’à la lettre

On a ainsi pu le voir auprès d’Ars Nova, l’ensemble dédié à la musique contemporaine créé par Marius Constant dont il joua  des concertos voici plus de trente ans, comme tenir les grands orgues, « dans la tradition du pape des instruments ». On le reverra ce printemps revisiter l’œuvre de Ravel, auquel il a consacré un piano solo inspiré à la lecture de Ravel, l’ouvrage de Jean Echenoz. C’est ce même chemin vers « une liberté instrumentale » qu’Andy Emler entend démontrer à un ensemble d’élèves des classes de musiques de violons et de guitares à Strasbourg, pour lesquels il a écrit une œuvre, à la demande du quatuor Adastra.

Jacques Denis