L’Impossible Procès
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Focus -242-Compagnie Brut de Béton Production
Fondateur de la compagnie théâtrale Brut de Béton Production, le comédien et metteur en scène Bruno Boussagol nous alerte sur les risques liés à l’activité nucléaire.
De quand date votre engagement contre le nucléaire ?
Bruno Boussagol : Dès les années 1970, je faisais partie des gens qui manifestaient contre le développement des centrales. Mais à l’époque, j’étais davantage engagé par principe démocratique – car il n’y a jamais eu de concertation à ce sujet – que par peur de l’atome.
Mesurait-on alors vraiment le danger de cette industrie ?
B. B. : Oui, à travers les effets qu’avaient provoqués les deux bombes atomiques. Mais comme l’énergie produite était assez bon marché, on a voulu oublier les risques que cette industrie comportait. Et puis il y a eu Tchernobyl. A partir de ce moment-là, on a vu des êtres humains mourir à petit feu. Si l’on regarde les chiffres sur la durée, on est à plus d’un million de décès liés à cet accident. Ce chiffre provient de données collectées par les scientifiques travaillant sur ce sujet dans l’ex-URSS. Compilées et recoupées par un chercheur nommé Alexey Yablokov, ces données ont été publiées par l’Université de New York.
Comment est née l’idée de l’Appel du 26 avril ?
B. B. : Depuis la fin des années 1990, je n’ai cessé de faire se croiser mon chemin d’artiste et mon engagement contre le nucléaire. A l’occasion des 30 ans de l’accident de Tchernobyl, j’ai voulu passer à une autre dimension. C’est ainsi qu’a muri cette idée d’appel à signatures et à initiatives pour une insurrection artistique, intellectuelle, scientifique et populaire contre l’avenir contaminé de la planète. Environ trois cent événements ont déjà été organisés, en France et à l’étranger, suite à cet appel. Mais c’est un mouvement qui a vocation à se prolonger au-delà du mois d’avril pour qu’une véritable prise de conscience populaire puisse voir le jour. Si nous continuons sur la voie du nucléaire, de nouveaux accidents se produiront. Les statistiques nous le disent : c’est inéluctable.
Parmi les événements que vous avez vous-même inscrits dans ce mouvement d’initiatives, figure Le Petit Musée de la Catastrophe. De quoi s’agit-il ?
B. B. : C’est un projet que j’ai conçu, en 2006, avec la comédienne Véronique Boutroux (ndlr, qui signe le texte et les photographies du spectacle). Il s’agit d’une traversée documentaire et poétique d’un musée imaginaire consacré à la catastrophe de Tchernobyl. A travers l’exposition de divers objets et photographies, se révèle le quotidien d’un monde figé dans la contamination.
Manuel Piolat Soleymat
Brut de béton Production, BP 9, 63160 Billom. Tél. : 06 08 22 79 71. *Dates, lieux et horaires des événements sur www.brut-de-beton.net
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