La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -181-est

CAROLINE GONCE et VINCENT GARANGER

CAROLINE GONCE et VINCENT GARANGER - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2010

POKER MENTEUR

AVEC GUY PIERRE COULEAU, VINCENT GARANGER ET CAROLINE GONCE AURONT CHACUN LEUR PARTIE DE BLUFF : UN TRIPTYQUE SUR LE MENSONGE ECRIT PAR ENZO CORMANN A DESTINATION DES ADOLESCENTS.

« Toute vérité est-elle relative ? » Caroline Gonce
 
En quoi consiste Bluff ?
Vincent Garanger : A Vire, nous plaçons l’année prochaine sous le signe du questionnement suivant : « C’est vrai ce mensonge ? ». Cette question est naturelle au théâtre qui comme disait Cocteau est « un mensonge qui dit la vérité ». Nous avons donc élaboré un projet sur ce thème en pensant par ailleurs au développement du monde virtuel chez les adolescents d’aujourd’hui.
Caroline Gonce : Enzo Cormann doit écrire trois pièces de trente-trois minutes. Garanger, Couleau et moi-même en monterons chacun une, qui sera jouée en tri-frontal, avec les mêmes trois comédiens qui incarneront à chaque fois une jeune fille et deux adultes. La commande de départ était d’écrire sur cette thématique : « Toute vérité est-elle relative ? ». Enzo Cormann a dit vouloir partir de là, dans tous les sens du terme.
 
A travers ces trois pièces, ferez-vous œuvre commune ?
V. G : Le principe est que chaque pièce doit être indépendante même si elles se répondent.
C. G : Chacun a proposé son comédien pour le trio, ce qui nous oblige à diriger des comédiens que l’on ne connaît pas. Il y a tout un ensemble de contraintes joyeuses et jouissives à travers lesquelles chaque metteur en scène essaie de montrer un peu de son univers personnel.
 
Le thème du mensonge vous paraît-il particulièrement adapté aux adolescents ?
V. G : C’est un thème de société : après l’écroulement des grandes idéologies, on est rentré dans un monde où chacun est convié à se construire sa propre vérité. Cela flatte la liberté individuelle mais cela induit aussi une certaine dégradation dans la relation à l’autre qui se limite à une confrontation de subjectivités.
C. G : Aux enfants et aux adolescents, on présente souvent la vérité comme une vertu absolue. Je crois que les parents se concentrent là-dessus parce que leurs enfants n’ont pas accès aux autres péchés. En revanche, si les ados disaient toute la vérité, leurs parents demanderaient grâce. En fait, l’adolescence est le moment où l’on interroge les systèmes de valeurs héritées, et également celui où l’on fait l’apprentissage du désir, de la sexualité, du couple, où la question du mensonge est primordiale. Je crois que ce que j’aimerais dire aux ados est que le mensonge est nécessaire et qu’il n’y a pas de mal à mentir.

Propos recueillis par Eric Demey


Bluff, trois pièces courtes d’Enzo Cormann,
mises en scène de Guy Pierre Couleau,
Vincent Garanger et Caroline Gonce.
Du 10 au 14 mai 2011.

A propos de l'événement



x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur le Théâtre

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur le Théâtre