SACRE /GOLD
Non seulement le 104 programme deux pièces [...]
A Tours, le patrimoine chorégraphique n’est pas un vain mot. Voici différentes façons de le traverser, par ceux qui l’ont fait, qui le font, et qui le feront.
« On ne les voit pas assez ! » s’exclame Thomas Lebrun en parlant de Daniel Larrieu, Christine Bastin, ou Odile Azagury. Le directeur du CCN de Tours ne cède pas aux sirènes qui font le buzz et poursuit son travail entre patrimoine et création, privilégiant les filiations tout en allant chercher vers d’autres courants de la danse. Ainsi, Daniel Larrieu crée Littéral, une pièce qui aurait tout aussi bien pu s’appeler « 60 balais » tant la question du parcours, qui balaye soixante années de la vie d’un artiste, a été importante dans l’élaboration de ce travail. Christine Bastin, qui fut l’une des premières chorégraphes à faire dialoguer danse et cirque, forme, dans L’infiniment dedans, un duo entre une danseuse et un acrobate à la roue Cyr.
Baroque d’hier à aujourd’hui
La question de l’itinérance et des lieux fait partie de l’identité du festival, même si le CCN souffre de ne pas être un point d’ancrage suffisant à ce stade de développement du projet. Odile Azagury crée une forme performative pour le Prieuré Saint-Cosme, tandis que Gaëlle Bourges s’empare d’œuvres du Musée des Beaux-arts. La danse baroque, amenée par Béatrice Massin (Que ma joie demeure), rencontre celle du jeune Bruno Benne (Square), qui la confronte à l’écriture de Lucinda Childs. La boucle est bouclée puisque la nièce de la chorégraphe américaine vient elle-même remonter à Tours trois de ses pièces, un écho pleinement postmoderne à toutes les lignes historiques qui traversent le festival.
Nathalie Yokel
A Tours et ses alentours.
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