« Les Possédés d’Illfurth » : un périple incandescent de Lionel Lingelser
Le seul en scène de Lionel Lingelser propose [...]
Cette année, Théâtre en Mai regarde avec une certaine distance le passé et porte un regard optimiste sur l’avenir. Avec, comme toujours dans ce festival porté par le Théâtre Dijon Bourgogne (TDB), une grande diversité de propos et de formes.
Dans son édito de Théâtre en Mai, Maëlle Poésy, directrice du TDB, présente le spectacle Héritage de Cédric Eeckhout comme le concentré des grandes questions qui traversent cette nouvelle édition du festival. Invitant sa mère Jo au plateau pour traverser avec elle sa vie et celle des femmes du XXème siècle, elle interroge : « Qui suis-je face à mon Héritage ? Celui-ci me définit-il complètement ? Alors qu’il semble qu’aucune leçon n’ait été tirée des drames passés, et que l’Histoire se répète inlassablement, comment regarder l’avenir ? ». D’autres portraits d’affranchis et d’êtres en quête de liberté viennent apporter une réponse, comme celui de Martine dans Mode majeur de la fugue, forme immersive de Jennifer Cousin. Issue d’un milieu paysan traditionnel, Martine décide en effet à 55 ans de quitter la ferme pour se consacrer à l’art. Dans Plutôt vomir que faillir, Rébecca Chaillon met en scène quatre jeunes d’aujourd’hui qui à travers une « performance culinaire » affirment leurs identités et leurs corps singuliers. Tandis que dans Nous ne sommes plus…, Tatiana Frolova et les artistes de son petit théâtre indépendant russe, le KnAM exilé en France depuis l’attaque de l’Ukraine par la Russie, font appel à leurs souvenirs pour « recoller la mémoire brisée de la mémoire russe » et dire leur désir d’un avenir meilleur.
Entre nature et culture
Pour aller vers leurs identités complexes, nombreux sont les artistes invités à faire se mêler les disciplines. Avec Justine Berthillot et Mosi Espinoza dans On ne fait pas de pacte avec les bêtes, le cirque rencontre ainsi le théâtre pour aborder un autre thème récurrent dans ce Théâtre en Mai : notre rapport à l’environnement. En l’occurrence, le duo nous emmène en Amazonie. La nature est encore au cœur de ANIMA de Maëlle Poésy et Noémie Goudal, performance immersive donnant forme aux projections des paléoclimatologues à partir de l’étude du passé. Avec Silence vacarme, Pauline Ringeade nous met à l’écoute des autres vivants et des éléments. Théâtre en Mai donne aussi dans la philosophie avec L’Abécédaire acrobatique d’Aline Reviriaud, qui va à Deleuze par le corps circassien. Galin Stoev nous conduit dans les méandres de l’amour avec sa mise en scène d’Illusions de Viripaev. Eva Doumbia met quant à elle en fiction les violences policières dans Le Iench, tandis que Julie Berès et Kevin Keiss, artiste associé au TDB, interrogent les masculinités actuelles, que Tamara Al Saadi part sur les traces de la Première Guerre mondiale et que Christiane Jatahy documente les combats des Afro-Brésiliens.
Anaïs Heluin
Tel : 03 80 30 12 12.
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