Festival Baroque de Pontoise

« Et si l’audace et la sagesse, par les temps moroses et incertains que nous traversons, étaient de continuer à se réjouir, de coûte que coûte solliciter le plaisir ? » : pour Patrick Lhotellier, le directeur du Festival Baroque de Pontoise, la réponse à la question qu’il nous pose ne fait guère de doute. « Chaque année j’affirme avec véhémence ma volonté de concevoir le festival non seulement comme un moment de grâce où s’épanouit la beauté, mais également comme un espace de résistance face aux cultures formatées. Oui, je persiste à l’imaginer tel un refuge unique dévolu au partage, à la communion dans l’exaltation de l’Art. » affirme-t-il. Les trois dernières semaines de sa programmation seront donc l’occasion de nouvelles réjouissances. D’abord, par exemple, celles de la nature avec l’ensemble La Fenice de Jean Tubéry dans un programme intitulé «  Natura amorosa, L’éveil des sens », consacré à des œuvres de Monteverdi, Janequin, Frescobaldi ou Van Eyck. Puis celles de l’expérience sensorielle d’un concert à l’aveugle, à écouter dans le noir absolu : « La nuit, tous les la sont gris ». Lors de ce moment musical si singulier invitant à une expérience nouvelle de l’écoute, Denis Raisin Dadre et ses amis musiciens de Doulce Mémoire improviseront sur les plus belles mélodies françaises, anglaises et italiennes du XVIe siècle. Enfin, signalons la célébration du 250e anniversaire de la mort du compositeur Georg Philip Telemann (1681–1767), par le jeune et brillant ensemble La Rêveuse, dans un programme strictement instrumental de trios et quatuors avec viole de gambe de Telemann et Haendel.

J. Lukas