Manon avec Juan Diego Flórez et Nino Machaidze.
Dans le cadre des Grandes Voix, la version de [...]
Sur leur scène parisienne de prédilection, Johannes Pramsohler et ses complices de l’Ensemble Diderot présentent la musique de leurs deux nouveaux enregistrements (chez Audax Records). Un aller-retour saisissant de talent, entre Paris et Londres.
Après plus de dix ans d’existence, et une déjà riche discographie sur son propre label (pour la plupart encensée par la presse internationale), l’Ensemble Diderot fait davantage figure de jeune référence que de nouveau venu sur la scène musicale. Mais mesure-t-on pour autant l’esprit bouillonnant d’intelligence de ses propositions ? Son terrain de jeu est cette Europe musicale baroque dont il aime explorer sur instruments d’époque les répertoires des XVIIe et XVIIIe siècles, en révélant des connexions et affinités, souvent invisibles à première vue, qui font leur richesse et leur complexité. Il faut dire que l’esprit européen semble couler de source dans les veines de Johannes Pramsohler, jeune violoniste natif du Sud Tyrol, nourri de culture italienne et allemande, formé à Bolzano, Londres et Paris, et régulièrement invité à Berlin pour collaborer avec le Concero Melante, la formation de musique ancienne des Berliner Philharmoniker ! « Je m’attache à explorer les liens tissés entre interprètes, compositeurs, cours et écoles de cette Europe baroque sans frontières. » résume-t-il.
Paris & London
Avec l’Ensemble Diderot, il redonne à l’interprétation baroque une fougue, un esprit d’innovation, une liberté de penser et d’oser qui ont été des éléments fondateurs du mouvement baroque il y a 40 ans. La curiosité intellectuelle et l’esprit d’aventure au service d’interprétations engagées sont au cœur même du projet de Pramsohler, digne disciple du génial et radical Reinhard Goebel, qui lui a fait l’honneur de lui confier son violon, un P.G. Rogeri de 1713. Les deux nouveaux enregistrements de l’Ensemble Diderot qui paraissent simultanément, The Paris Album et The London Album, ne nous démentiront pas. Ils sonnent comme deux fascinants road trips musicaux, observant la manière dont la forme de la « Sonate en trio », née en Italie et portée à son apogée par Corelli, voyage et s’enrichit sur les rives de de la Tamise (Keller, King, Purcell, Blow…) puis de la Seine (Couperin, Rebel, Campra, Brossard, etc.). Avec Johannes Pramsohler et Roldán Bernabé (violons), Gulrim Choi (violoncelle) ou Eric Tinkerhess (viole de gambe), et Philippe Grisvard (clavecin).
Jean Lukas
à 20h. Tél. : 01 53 05 19 19. Et aussi mercredi 15 mai à 20 h à la Royal Academy of Music de Londres.
Dans le cadre des Grandes Voix, la version de [...]