« Paradoxal », thriller scientifique sur le monde des rêves par Marien Tillet.
Thriller scientifique écrit, mis en scène et [...]
L’Ifjú Szivek Dance Theatre nous plonge dans les traditions et le folklore hongrois, au travers de la danse, la musique et la littérature. La compagnie, dirigée par Dušan Hégli, affirme avec force et enthousiasme sa culture nationale, ballotée entre Est et Ouest, comme le Nombril du continent européen.
Un immense Busó, cette chimère hongroise, au corps d’homme et au visage boisé, serti de peau et cornes de béliers, enlève une jeune fille. Tout comme aurait pu le faire Zeus transformé en taureau, capturant Europe, l’être fantastique avance, la démarche puissante et épique sur les trompettes du destin. La métaphore est d’autant plus bienvenue que sur fond d’archives en noir et blanc, un narrateur proclame : « Nous mourrons pour la Hongrie et pour l’Europe. ». Une sentence tirée d’Un Occident kidnappé. Ou la tragédie de l’Europe centrale, de Milan Kundera (1929-2023). Le texte irriguera l’ensemble de la pièce, à travers la voix hurleuse de son narrateur et le titrage sur-plombant. Il semble plus intéressant de regarder au-delà, dans ce qui se joue dans les corps, dans les notes, dans les images, plus que dans la langue, qui est peu ou prou, desservie par un trop-plein de texte.
Folklore et contemporain au service de la pensée
A travers le Legényes, danse aux jeux de jambe hypnotisants et aux frappes corporelles puissantes, ou encore la Csárdás, danse de couple aux tours innombrables, les interprètes font résonner la fierté de leurs racines et la diversité de leur culture. Leurs costumes, oscillant entre deux teintes, rappellent délicatement cette étrange position, inconfortable, injuste et injustifiée de cette mittel europa annexée d’un côté, rejetée de l’autre. Les artistes virtuoses sur scène font exister et vibrer ce particularisme, dans des formations à couper le souffle, des envolées musicales bluffantes et une gnaque à faire tomber les murs, les frontières. Le botoló joyeux (danse de bergers avec des bâtons servant de fifre), accompagné d’un quatuor à cordes, flirte avec une chorégraphie contemporaine technique et chargée de messages. Au fur et à mesure, le folklore hongrois s’amenuise, endormi par son effacement européen. Il se relève pourtant dans une dernière valse d’espoir et de lutte, hommage aux « torches vivantes » de 1969 qui s’immolèrent en signe de protestation contre l’occupation soviétique.
Amandine Cabon
à 21h37. Relâche les mercredis. Durée : 1h. Tél. : 04 90 33 89 89.
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