Le Cours classique d’Yves Ravey, mis en scène par Sandrine Lanno
Après avoir adapté le roman d’Yves Ravey avec [...]
Les jeunes comédiennes et comédiens de l’AtelierCité du Centre dramatique national de Toulouse Occitanie investissent l’humour noir de l’autrice anglaise Laura Wade. Sous la direction de la metteuse en scène Chloé Dabert, ils présentent Des cadavres qui respirent : une plongée dans les déchirures de nos existences contemporaines.
Créé en 2005 au Royal Court Theatre, à Londres, Des cadavres qui respirent nous entraîne dans une ronde de cinq scènes reliées les unes aux autres par une série de cadavres. Une ronde à la temporalité disruptive, qui laisse entrevoir des relations de causes à effets litigieuses en associant le quotidien de sept personnages empêtrés dans l’ennui, le trauma, la violence… Pourtant, tout n’est pas noir dans le texte de Laura Wade, autrice née en 1977 dont on découvre ici l’écriture faite de vivacité et de grotesque, autant que de cruauté et d’effroi. Car si Des cadavres qui respirent présente le quotidien de femmes et d’hommes semblant avoir cessé de croire, depuis déjà longtemps, à la possibilité d’une existence dorée, cette pièce ne s’installe jamais dans le démonstratif ou le définitif. Elliptique, parsemé de trous et d’énigmes, ce puzzle théâtral créé la saison dernière au Théâtre de la Cité, à Toulouse, joue avec la mort en nous laissant le soin d’échafauder nos propres convictions au sujet de la succession des drames qui se présentent à nous.
Un jeu de piste entre rire et violence…
Ce sont Sélène Assaf, Thomas Bellein, Maud Gripon, Adrien Guitton, Thibaut Prigent, Simon Ribet et Mélissa Zehner, les membres de la promotion 2018/2019 de L’AtelierCité (dispositif d’insertion professionnelle de jeunes actrices et acteurs), qui incarnent les différents protagonistes de ce jeu de piste entre rire et violence. Ils le font avec toute la précision, tout le sens du concret et toute l’agilité que nécessite l’écriture de la dramaturge anglaise. Ainsi, rien de superflu ou de grandiloquent dans cette suite de tranches de vie qui – d’une chambre d’hôtel aux locaux d’une société de garde-meubles, de l’appartement d’une auto-entrepreneuse à un pavillon de banlieue – nous parle de la pesanteur et des souffrances qui peuvent venir transpercer nos existences contemporaines. Centrant sa mise en scène sur le talent de ses jeunes interprètes, Chloé Dabert touche au plus juste. La nouvelle directrice du centre dramatique national de Reims signe un spectacle d’une grande rigueur. Un spectacle qui offre la force de sa simplicité aux dislocations humaines autour desquelles se déploie le texte de Laura Wade.
Manuel Piolat Soleymat
du mercredi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h. Tél. : 01 48 13 70 00. Durée : 1h30. Spectacle vu au Théâtre de la Cité - Centre dramatique national Toulouse Occitanie.
Après avoir adapté le roman d’Yves Ravey avec [...]