« Golem » d’Amos Gitaï, une nouvelle création hybride et multilingue du mythe juif
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Parmi les pépites que le Théâtre La Flèche présente dans sa programmation audacieuse, le spectacle de Jérémy Prevost brille d’un éclat certain. Un amusant viatique existentiel, interprété avec brio !
Les manuels de développement personnel ayant désormais remplacé ceux de savoir-vivre, il est fréquent de trouver gourous et coachs prêts à vendre leur art à qui croit que la recette du bonheur est affaire d’ingrédients. Loin de ces méthodes pour âmes en détresse, Jérémy Prevost et Dorothée Moreau en ont concocté une de fine farine, amusante et profonde, qui devraient rassurer les gens qui doutent, paniquent, ne sont pas logiques, et autres ratés du cœur qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté : pour réussir sa vie, il suffit d’avoir un super-héros. Simple et efficace ! Jeremy Prevost n’est pas complètement seul en scène, puisque Capt’ain Muscles l’accompagne. Il faut avouer que Capt’ain Muscles, entre idéal du moi et objet transitionnel, est un guide plus efficace que tous les messies, prophètes ou staretz inventés par les esprits faibles pour se rassurer ou se consoler. Pour être un winner, il suffit de croire en la flamme qui habite son être, dixit Capt’ain Muscles ! Sauf que, même si on a un super-héros qui reste sagement immobile en présence des adultes et se manifeste quand l’angoisse vient titiller les nuits des enfants, le difficile métier de vivre demeure un sacré challenge.
Réjouissant théâtre en chambre
Le personnage campé par Jérémy Prevost relève ce défi existentiel haut la main, et le comédien en fait autant théâtralement. Il interprète avec une virtuosité sidérante les différents personnages de cette épopée à hauteur de môme. Il change de voix comme de posture à la vitesse de l’éclair (normal, quand on a, ou qu’on est, un super-héros !) et incarne les figures de cette aventure loufoque avec une aisance ébouriffante. Impossible de dévoiler la recette qu’il livre à la fin, même s’il est réjouissant de constater que le bon sens, la saine vertu et l’art de la joie font encore florès ! Le texte de Jérémy Prevost et Dorothée Moreau est drôle et intelligent, leur mise en scène est enlevée et efficace, les lumières de Jean-François Domingues et la scénographie d’Antony Saint-Aubin et Jibé Assey offrent un cadre soigné à cette odyssée sympathique. De l’enfance à l’âge adulte, on suit les touchantes et follettes péripéties de Capt’ain Muscles et de son élève, qui apprend à apprivoiser ses peurs et découvre que la vie est une aventure qui suppose beaucoup d’humour et pas mal d’autodérision ! Suivre La Flèche, où Flavie Fontaine prend le risque d’accueillir des artistes prometteurs, vaut le détour !
Catherine Robert
le mercredi à 21h. Tél. : 01 40 09 70 40. Durée : 1h10.
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