Reprise de « L’Absolu », écrit et mis en scène par Boris Gibé
Dans un « Silo » en tôle de neuf mètres de [...]
Jouant avec les codes du thriller et déjouant les points de vue, Lucas Samain livre une pièce haletante sur fond de scandale écologique. Qui sauver quand la victime s’empare de son bourreau ?
« Un jeune cadre d’une entreprise de biotechnologie est enlevé par un groupe inconnu qui établit une liste de revendications : l’intrigue est celle d’un enlisement politique et des relations entre l’otage et ses ravisseurs. Avec cette pièce, j’ai voulu aller voir de l’autre côté, du côté des ennemis pourrait-on dire, en ouvrant le spectacle sur une situation où les rapports d’identification sont inversés : les ravisseurs nous sont plus sympathiques que leur otage, en tout cas pour commencer. Ce qui m’intéresse, c’est de renverser le regard, de décaler les figures attendues. J’ai l’impression que le théâtre, parce qu’il est moins propice au réalisme ou à l’illusion que le blockbuster ou le thriller de cinéma, peut déplacer notre point de vue sur ces questions, créer de la complexité, de la nuance. On peut traiter très sérieusement de l’usage de la violence politique sur un plateau tout en montrant que c’est absolument pour de faux. Cette friction-là m’intéresse parce qu’elle laisse de la place à l’humour, à la distance, et donc à la pensée.
Déplacer sans crisper
Il y a une certaine responsabilité à ne pas être complaisant, d’un côté comme de l’autre, parce qu’il me semble que la pièce pose une question insoluble, vertigineuse, à laquelle je ne sais pas répondre. C’est un sujet clivant et qui requiert d’autant plus de délicatesse. Mais je crois aussi que l’inconfort de cette position est fondamental, parce qu’il permet de faire jaillir une certaine humanité là où on ne l’attendait plus vraiment. C’est la première fois que je mets en scène un de mes textes : mais une fois que la structure de la pièce existe, qu’elle est suffisamment solide, je considère que le spectacle a raison sur le texte, et je réécris tant qu’il le faut à l’épreuve du plateau, au contact des créateurs et créatrices avec qui je travaille et des interprètes pour lesquels le texte a été écrit. »
Propos recueillis par Catherine Robert
du mardi au vendredi à 20h, samedi à 19h. Tél. : 01 44 95 98 21. Durée : 1h40.
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